Pêche de la coquille Saint-Jacques : "Nous avons un superbe gisement et ça a créé des convoitises de l'autre côté"
Hubert Carré, président du Comité national français des pêches, réagit samedi sur franceinfo au blocage entre pêcheurs français et britanniques, qui ne sont pas parvenus à tomber d'accord, vendredi, autour de la pêche de la coquille Saint-Jacques.
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"On voit bien que si le Brexit n'est pas bien négocié, notamment sur la pêche, on va avoir des problèmes d'ordre public dans tous les sujets", a déclaré samedi 6 septembre sur franceinfo Hubert Carré, président du Comité national français des pêches. Il réagissait au blocage entre pêcheurs français et britanniques qui ne sont pas parvenus à tomber d'accord, vendredi, autour de la pêche de la coquille Saint-Jacques. Les délégations ont encore la possibilité de trouver une solution à Londres, la semaine prochaine. Tandis que les Français respectent des périodes de pêche très précises, les Britanniques ne sont pas soumis aux mêmes règles. Une situation qui a conduit à des tensions fin août en Baie de Seine entre les deux parties.
"Depuis une trentaine d'années, ce sont les pêcheurs français qui encadrent leur propre pêcherie et ils se sont imposé des mesures plus drastiques que les Britanniques", a expliqué le président du comité avant d'ajouter : "Nous ne sommes pas tombés d'accord et donc maintenant, ce sont aux Etats de prendre contact et aux administrations de prendre le relais."
franceinfo : Pourquoi les règles ne sont-elles pas les mêmes pour tout le monde ? Est-ce lié au Brexit ou était-ce déjà le cas avant ?
Hubert Carré : Ce sont les pêcheurs professionnels qui s'imposent une réglementation puisque l'Etat a confié certaines missions aux professionnels. Depuis une trentaine d'années, ce sont donc les pêcheurs français qui encadrent leur propre pêcherie et ils se sont imposé des mesures plus drastiques que les Britanniques. Vers mai, juin, juillet et août, c'est la période de reproduction de la coquille Saint-Jacques, elle est fragile et donc nous on s'interdit de la pêcher à ce moment-là [les pêcheurs normands n'ont le droit de pêcher la coquille Saint-Jacques qu'entre le 1er octobre et le 15 mai]. C'est ce qui fait d'ailleurs que nous avons un superbe gisement depuis une dizaine d'années et ça a créé des convoitises de l'autre côté.
Pourquoi les Etats n'interdisent-ils pas cette pêche-là si elle est favorable aux ressources ?
Ce n'est pas une espèce communautaire, elle n'est pas régie par la politique commune de la pêche. C'est donc à chaque Etat membre de faire sa propre réglementation. La France a décidé de la confier aux pêcheurs et elle n'a qu'à s'en féliciter. Par contre, pour les Britanniques la pêche est ouverte toute l'année.
Que réclament les pêcheurs français ?
La coquille Saint-Jacques ne connaît pas les frontières et est à cheval entre les eaux territoriales françaises, je dirais la zone économique, dans laquelle les Britanniques peuvent venir et c'est bien ça le problème. Ils arrivent généralement un mois avant que nous nous ne commencions, et ça créé une certaine animosité. En plus, les pêcheurs britanniques pêchent, congèlent la coquille et l'exportent vers la France donc ça nous 'flingue' un peu nos marchés préalablement, et ça non plus ce n'est pas très sympa.
Que répondent les Britanniques lorsque vous leur parlez de ça ?
Les Britanniques sont pragmatiques et disent qu'ils ont le droit, donc ils font. [Concernant une éventuelle intervention de l'armée française pour empêcher les navires britanniques de venir] c'est très compliqué parce qu'on bascule sur le droit international et les navires britanniques ont le droit de pêcher. Il faut savoir que dans la politique commune de la pêche, les eaux ont été mises en commun. On verra après le Brexit comment ça va se passer. Si le Brexit n'est pas bien négocié, notamment sur la pêche qui est un des enjeux principaux, on voit bien que l'on va avoir des problèmes d'ordre public dans tous les sujets. Nous, on a fait des propositions, notamment ce vendredi lors de discussions avec les pêcheurs britanniques. Ces propositions nous semblaient totalement décentes et répondre aux modalités du manque à gagner que connaîtraient les pêcheurs des navires de moins de 15 mètres. On demande aux Britanniques de ne pas pêcher pendant trois semaines, ce qui n'est pas énorme, nous ne sommes pas tombés d'accord et donc maintenant, ce sont aux Etats de prendre contact et aux administrations de prendre le relais.
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