Loi Duplomb : "Je ne souhaite pas servir un sénateur LR qui n’a qu’une ambition, prendre la place de la ministre de l’Agriculture", fustige la députée macroniste Sandrine Le Feur
Sandrine Le Feur a voté, mardi, contre la proposition de loi Duplomb.
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"Je ne souhaite pas servir un sénateur LR qui n'a qu'une ambition, prendre la place de la ministre de l'Agriculture", fustige Sandrine Le Feur, députée (Ensemble pour la République) et agricultrice bio dans le Finistère, mercredi 9 juillet, sur ICI Breizh Izel (ex-France Bleu). Elle a voté mardi contre la proposition de loi Duplomb.
La députée considère que le sénateur LR Laurent Duplomb, auteur du texte, est "la plume de la FNSEA". "Les députés de mon groupe ont œuvré pour améliorer le texte, précise-t-elle. Le texte qui a été voté n'est quand même pas le même. Il y avait des dispositions sur les zones humides, sur l'ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail] qui ont tout de même été supprimées".
"Cette loi ne lève en rien les contraintes au métier d'agriculteur"
Néanmoins, pour Sandrine Le Feur, "c'est une proposition de loi et pas un projet de loi, donc moi je ne me sens pas non plus dans l'obligation de soutenir ce genre de chose et de voter ce genre de proposition de loi", conclut-elle.
Le texte a été adopté avec 316 voix. 223 députés dont Sandrine Le Feur ont voté contre mardi à l'Assemblée nationale. Cette proposition de loi est présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024. Mais la députée et agricultrice à Pleyber-Christ se dit "déçue" car "cette loi ne lève en rien les contraintes au métier d'agriculteur et surtout elle n'accompagne pas les agriculteurs dans leur quotidien et dans le fait de pouvoir retrouver un revenu correct et vivre de leur travail", explique-t-elle.
Sandrine Le Feur préside aussi la commission Développement durable et aménagement du territoire (DDAT) à l'Assemblée nationale depuis 2024. La réintroduction de l'acétamipride, insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2018 mais autorisé en Europe jusqu'en 2033, est pour elle une erreur.
"Il faut trouver des solutions alternatives"
"Plutôt que de faire revenir ce genre de produits pour les agriculteurs, il faut bien plus les accompagner vers la transition agricole puisqu'on sait très bien que ces produits-là finiront un jour par être interdits, poursuit-elle. Et là, on aura vraiment des agriculteurs dans une impasse, donc il faut les accompagner et trouver des solutions alternatives".
Sur le stockage de l'eau, Sandrine Le Feur n'est "pas du tout contre l'irrigation ni le stockage de l'eau", mais elle pense que "de déclarer le stockage de l'eau dans cette loi 'intérêt général majeur' c'est très grave pour la suite, parce que ça dit que l'agriculteur est prioritaire sur l'usage de l'eau". Elle estime que "nous avons des instances locales, par exemple, les comités de bassins, qui permettent de déterminer justement dans quelles conditions doivent être faits le stockage de l'eau et le partage de l'eau sur les territoires".
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