"Je n'ai pas fait ce travail-là pour être riche" : la vie d'un petit apiculteur qui fabrique tout lui-même
Thierry Cocandeau propose un miel de sarrasin au concours des miels de France. Pour cet apiculteur qui travaille seul, c'est l'occasion de mettre en lumière son travail "à l'ancienne".
Les meilleurs apiculteurs du pays se retrouvent jeudi 17 janvier à Paris, pour le concours des miels de France, organisé par l’Union nationale de l’apiculture française. Il s'agit de juger une quarantaine de variétés, du miel de châtaignier au pissenlit, en passant par la garrigue et le rhododendron. Thierry Cocandeau, lui, présente un miel de sarrasin.
Même l'hiver, quand les abeilles ne sortent pas, cet apiculteur installé près de Laval, à Courbeveille, est occupé : il fabrique ses ruches (il en a près de 500), colle les étiquettes à la main. Il faut dire que neuf tonnes de miel, ça fait beaucoup de pots et il faut dénicher le prochain emplacement des colonies, au milieu des cultures. "Aujourd'hui, je dois travailler avec une bonne quinzaine de propriétaires terriens et agriculteurs, c'est devenu des copains. Mais ça n'a pas toujours été facile ! Cela a été grinçant, le premier agriculteur avec qui j'ai travaillé, c'est un de mes voisins, qui un jour venait mettre un herbicide pour tuer des chardons. Il n'avait pas vu que derrière la haie, il y avait mes ruches. Donc je me suis permis de l'appeler. Je pense que dans leur formation, il leur manque la connaissance, tout simplement."
Je pense qu'on va faire avancer les agriculteurs.
Thierry Cocandeauà franceinfo
Les agriculteurs, désormais amis de Thierry, ont divisé par deux leur quantité de pesticides, mais il faut plus encore pour un miel bio : "D'ici un ou deux ans, je vais essayer de labelliser deux ou trois productions, c'est un gros boulot. À cause notamment du varroa, c'est un acarien qui se fixe sur le dos de l'abeille et qui peut rapidement décimer une colonie. J'utilise les soins anti-varroa avec très grande parcimonie, on essaie de s'en passer tout simplement."
Le bio demande beaucoup plus de temps à passer derrière les ruches, il faut de la main d'œuvre et aujourd'hui, ma structure ne me le permet pas.
Thierry Cocandeauà franceinfo
Thierry Cocandeau fait tout lui-même, un travail à l'ancienne, qui a un coût incompressible : "C'est un prix rémunérateur, qui a été calculé avec mes charges, avec mon temps de travail et mon envie de me rémunérer. Qu'on vienne pour 250 grammes ou celui qui va me commander 300 kilos en carton, il n'y a pas de ristourne et je ne brade pas mon travail."
Je n'ai pas fait ce travail-là pour être riche, mais pour être bien heureux et faire vivre mes enfants.
Thierry Cocandeauà franceinfo
Le résultat, c'est un miel de grande qualité. Mais comment le faire savoir ? La profession ne s'accorde ni sur un label ni sur une charte : "Effectivement sur les pots, maintenant que vous me posez la question, je n'écris peut-être pas suffisamment. Il y a marqué 'miel de la Mayenne', 'la boîte aux abeilles', avec un grand sourire d'abeille, 'miel récolté en France', il y a toutes mes coordonnées." Bientôt sur le pot, il y aura peut-être une médaille, pourquoi pas en or.
À regarder
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter