"Il va falloir les jeter si ce n'est pas vendu" : les producteurs de tomates cerises françaises dénoncent la concurrence des tomates marocaines vendues moins chères
Les producteurs de tomates cerises françaises lancent un appel en direction des citoyens, dénonçant l'arrivée en force d'une production marocaine à bas prix, qui les fragilise sur les étals des supermarchés. Trois quarts des tomates vendues en France viennent de l'étranger. Peut-on parler pour autant de concurrence déloyale ?
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dix ans que Jean-Pierre Perez cultive ses tomates cerises françaises sans pesticides, dans les Bouches-du-Rhône. Aujourd'hui, il voit rouge, car il n'arrive pas à vendre sa production aux distributeurs. "On récolte, on met beaucoup d'énergie dans la récolte. Dans 8, 9, 10 jours, il va falloir les jeter si ce n'est pas vendu", déplore-t-il. Ces dernières semaines, il aurait donné ou jeté 400 palettes, faute de leur trouver une place en rayon.
La raison ? Progressivement, les tomates cerises étrangères ont gagné du terrain face aux françaises sans se faire remarquer. "Celles-ci, déjà, rapport qualité-prix, elles sont très bonnes", assure une cliente dans les allées d'une grande surface. Pourtant, elle tombe des nues lorsqu'on lui apprend que ces tomates viennent en réalité du Maroc : "Incroyable, mais non ! Je me suis dit, tiens, effectivement, ça peut venir de France. Ça avait l'air, en tous les cas", s'étonne-t-elle.
Deux fois plus de tomates marocaines vendues
Pour s'y retrouver, un indice : le prix. En entrée de gamme, les barquettes françaises de 250 grammes sont à 1,29 euro contre 99 centimes seulement pour les marocaines. Mais selon les catégories, les tarifs vont jusqu'à doubler. Rédhibitoire pour ce client : "C'est quelques centimes, oui, mais le double, quand même, ça fait beaucoup", estime-t-il.
Résultat, en quelques années, il s'est vendu deux fois plus de tomates cerises marocaines : 40% des ventes contre 60% pour les françaises. Des tomates cerises plébiscitées, car particulièrement peu chères à produire dans des serres géantes du centre du pays. Des milliers de salariés sont payés 98 centimes d'euros de l'heure, soit 14 fois moins qu'en France. Une concurrence jugée déloyale par les producteurs tricolores, qui appellent à limiter les importations de tomates cerises marocaines.
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