Foire aux vins 2025 : stratégie, provenance, goût… Que cachent les vins à moins de deux euros des enseignes discount ?

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Article rédigé par France 2 - L. Deschateaux, L. Bazizin, A. Pétrinko, A. Tribourt, R. Mathe, L. Bensimon, J. Cohen-Olivieri. Édité par l'agence 6Médias
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C'est un rabais qui fait polémique chez les viticulteurs déjà en crise : en pleine foire aux vins, la chaîne Lidl fait un nouveau coup marketing en affichant un bordeaux à moins de deux euros. Que cachent ces prix ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Leur prix défie toute concurrence : 1,89 euro la bouteille de bordeaux, 1,79 euro un Côte de Gascogne vendu dans un magasin discount. Comment expliquer ces prix cassés ? Nous avons passé au crible ces vins. À moins de 2 euros la bouteille, certains se méfient. "Si je vois une bouteille à 2 euros, je vais penser que ce n'est pas du bon vin, parce que je vais choisir par le prix", admet une consommatrice. Une autre relève : "Ça ne me paraît pas cher du tout pour du vin de bonne qualité, quand même".

Pour les viticulteurs, ces bouteilles à très bas prix laissent un goût amer. L'un d'entre eux nous confie anonymement ne pas avoir eu d'autre choix pour écouler son vin : "Ça ne nous fait pas plaisir de voir ce prix-là, mais en même temps, (...) on a des problèmes de trésorerie et il faut absolument qu'on ait du vin qui parte, sinon on arrête", confie-t-il.

Quid du goût ?

Pour chaque foire aux vins, les enseignes cassent les prix. Avec ses bouteilles à moins de 2 euros, le groupe Lidl a refusé de répondre à nos questions, mais avait indiqué l'an dernier s'aligner sur les prix du marché. Alors, quel intérêt pour les magasins ? "Ce que ça dit de la stratégie des enseignes, c'est qu'on a besoin de montrer qu'on a des petits prix, et dans l'absolu, en espérant que les consommateurs ne les achètent pas, qu'ils viennent en magasin grâce aux petits prix qu'ils ont vus sur les prospectus, mais qu'ils achètent des produits plus valorisés, plus chers, sur lesquels le magasin gagnera mieux sa vie", décrypte Olivier Dauvers, spécialiste consommation.

Et qu'en est-il du goût ? Nous avons fait déguster à Manuel Peyrondet, meilleur sommelier de France 2008, trois vins, parmi eux deux sont à moins de 2 euros. "Ce sont des vins un peu creux, avec un petit peu de végétal, des finales un petit peu fermes, des petits arômes qui sont un peu joueurs", détaille l'expert. Il reconnaît néanmoins des "vins simples, corrects". "Il n'a pas d'extase, mais on sent qu'il y a du soleil. On boit du vin, mais sans véritable plaisir, ça fait le job", résume-t-il enfin.

Son conseil pour un vin de qualité reste de privilégier ceux aux appellations d'origine contrôlée.

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