Dermatose nodulaire : "C'est inhumain ce qu'il se passe", déplore la Coordination rurale après l'abattage de vaches d'un éleveur savoyard

Après 12 jours de lutte, l'éleveur savoyard Pierre-Jean Duchêne a dû abattre mardi une grande partie de son troupeau contaminé par la dermatose nodulaire contagieuse bovine.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Pays de Savoie
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Temps de lecture : 3min
Mobilisation en soutien à Pierre-Jean Duchêne, à Entrelacs, en Savoie, le 11 juillet 2025. (NICOLAS LIPONNE / MAXPPP)
Mobilisation en soutien à Pierre-Jean Duchêne, à Entrelacs, en Savoie, le 11 juillet 2025. (NICOLAS LIPONNE / MAXPPP)

"C'est inhumain ce qu'il se passe. Les éleveurs pleurent tous à mesure que les bêtes tombent", décrit mercredi 23 juillet le secrétaire général national de la Coordination rurale, Christian Convers, à ICI Pays de Savoie (ex France Bleu), alors qu'une grande partie du cheptel d'un éleveur savoyard, Pierre-Jean Duchêne, a été abattue mardi après 12 jours de lutte à Cessens, sur la commune d'Entrelacs (Savoie). Le troupeau avait été contaminé par la dermatose nodulaire contagieuse bovine.

La préfecture de la Savoie a annoncé dimanche que de nouveaux cas de cette maladie avaient été détectés dans l'exploitation de Pierre-Jean Duchêne. L'éleveur, qui refusait jusqu'alors l'euthanasie de son cheptel l'a finalement acceptée. Selon la préfecture, 87 des 121 bovins du troupeau ont été euthanasiés mardi par les services vétérinaires. L'éleveur de 28 ans s'était mobilisé depuis le 10 juillet avec la Coordination rurale pour éviter l'abattage de son cheptel, alors que deux cas de dermatose nodulaire contagieuse y avaient été détectés. Il avait aussi fait un recours devant le tribunal administratif, et avait été débouté samedi dernier, rappelle ICI Pays de Savoie.

Depuis, trois autres animaux ont développé les symptômes de la maladie. Pierre-Jean Duchêne s'est donc résigné à accepter l'euthanasie d'une partie de son troupeau. "Il y a des recours au Conseil d'État, normalement, ils sont suspensifs, qu'ils attendent au moins demain", plaide Christian Convers, le secrétaire général national de la Coordination rurale mardi, au micro d'ICI Pays de Savoie. Lui-même éleveur à Cernex (Haute-Savoie), il était présent sur le Gaec de Pierre-Jean Duchêne et c'est en larmes qu'il a répondu aux médias pour dire sa tristesse.

"On ne peut pas se battre plus que ça contre l'État"

"Les bêtes sont en pleine forme, ce sont des bêtes lourdes, elles ont du mal à mourir, poursuit Christian Convers. S'il s'avère qu'on gagne le recours, ce sera un crève-cœur supplémentaire". Selon lui, "les éleveurs ne peuvent pas assumer ça, on ne peut pas se battre plus que ça contre l'État", constate l'agriculteur très ému.

L'abattage du troupeau s'est terminé en milieu d'après-midi. L'éleveur Pierre-Jean Duchêne n'a pas assisté à la mise à mort d'une partie de son cheptel. Il est "parti dans les bois, a expliqué Christian Convers. J'espère qu'il ne fera pas une connerie". D'autres agriculteurs étaient présents par solidarité. La députée européenne du Rassemblement national, Marie Dauchy, était aussi présente sur place.

Selon le ministère de l'Agriculture, 285 000 bovins doivent bénéficier de la campagne de vaccination lancée depuis vendredi dernier. Mais la protection des vaches n'est complète qu'après 21 jours suivant l'injection. En Savoie et en Haute-Savoie, il y a désormais 33 foyers de dermatose nodulaire contagieuse identifiés.

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