Assurance récolte : "Nous n'en avons pas besoin en Champagne", assure un vigneron
La réforme de l'assurance récolte pour compenser les pertes des agriculteurs liées au changement climatique, en débat à l'Assemblée Nationale ce mercredi, divise parmi les principaux concernés.
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Les sécheresses à répétition, les inondations ou encore cet épisode de gel historique au printemps dernier se multiplient en France. Antoine Chiquet désigne une parcelle "gelée à 80% en avril dernier". Sur 23 hectares d'exploitation, le vigneron, producteur de champagne de la marque Gaston Chiquet à Dizy, dans la Marne, a perdu près de 35 % de ses bourgeons à cause du gel.
Pour tenter de compenser les pertes liés à ces phénomènes climatiques extrêmes et récurrents, en évacuant le système actuel jugé trop complexe et inefficace, le gouvernement met sur la table "un régime universel de protection", une réforme de "l'assurance récolte". Le projet de loi est en débat mercredi 12 janvier à l'Assemblée Nationale pour une entrée en vigueur en janvier 2023.
Antoine Chiquet, lui, a pu faire face grâce à une spécificité champenoise. "Les années où on a de grosses récoltes qualitatives, on peut mettre une quantité de vin en réserve", explique le vigneron. "Ce qui permet de compenser les mauvaises années comme cette année". "La Champagne n'a pas besoin du nouveau modèle d'assurance récolte que le gouvernement veut mettre place", estime le vigneron. "On ne veut pas que la Champagne finance comme les autres régions."
"Il faut faire du cas par cas"
Même son de cloche au Syndicat général des vignerons de la Champagne. "Il faut un outil face aux aléas climatique, c'est évident", concède Maxime Toubart, le président. "Par contre, il faut adapter ces outils à la région. Je pense qu'il faut faire du cas par cas." Mais la refonte de l'assurance récolte prévoit l'inverse, c'est-à-dire un système unique, sans obligation mais de fortes incitations pour pousser les agriculteurs à s'assurer contre les aléas climatiques. Ils sont trop peu actuellement : moins d'un sur quatre, selon le ministère de l'Agriculture.
Le projet prévoit un "régime universel d'indemnisation" à trois étages. Au premier, les agriculteurs assument seuls les pertes jusqu'à 20 %. Au-dela, l'assurance prend le relais, subventionnée à 70 % par la politique agricole commune. Au troisième niveau, en cas de sinistres d'ampleur exceptionnelle comme le gel du printemps, place à la solidarité nationale. Les fonds publics sont mobilisés sans distinction et tout le monde peut en bénéficier. En revanche, ceux qui ne sont pas assurés seront moins indemnisés.
"Les régions qui sont aujourd'hui épargnées peuvent être fortement touchées demain."
Joël Limouzin, vice-président de la FNSEAà franceinfo
La FNSEA, le syndicat agricole majoritaire soutient cette réforme. "On a besoin qu'il y ait un principe de solidarité nationale et qu'on ait cette approche de mutualisation", défend Joël Limouzin. Mais la Confédération paysanne et treize autres syndicats et organisations s'y opposent. Dans une tribune publiée mardi sur le site Terre-net, le projet est qualifié "d'injuste et d'excluant", considéré comme trop favorable aux assureurs privés.
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