Agriculture : la Drôme, terre d'adoption de la patate douce française
Direction la Drôme, l'un des territoires pionniers en France dans la culture de la patate douce. Facile à cuisiner et peu chère, elle coche toutes les cases pour réinventer les saveurs d'automne.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
C'est traditionnellement la terre des oliviers. Mais depuis dix ans, dans la Drôme, sous de grands tapis verts, la patate douce prend racine. C'est au début du mois d'octobre qu'elle dévoile sa peau orange et s'expose sur les marchés. Dans le centre historique de Nyons, sur les étals provençaux, la patate douce fait la fierté des producteurs locaux. "C'est pas toujours qu'on arrive à avoir des morceaux comme ça. Aujourd'hui, je pense que la plus belle, c'est celle-ci. Là, pour tailler des frites, c'est parfait", montre Justine Wittner, maraîchère. Elle cultive la patate douce depuis cinq ans.
Un franc succès sur le marché
Le légume à la chair sucrée est très apprécié par ses clients. "Juste la cuire dans l'eau un petit peu et après l'écraser avec un petit peu de beurre, de sel de Guérande, un peu de poivre, un peu de noix de muscade. Et voilà, le tout bien écrasé, ça plaît aux petits, aux grands, aux papis et mamies aussi", se réjouit un amateur. "Un peu à l'australienne : c'est-à-dire on met patates, un peu d'oignons, patates douces, carottes. On coupe ça grossièrement, on met ça au four, huile d'olive, sel et quelques herbes et c'est parti", détaille un autre. Les recettes sont souvent découvertes au cours de voyages à l'étranger. "Moi, j'ai connu ça d'abord en Afrique, elle était plus petite que celle-ci. Et ils la consomment assez facilement là-bas. Et j'ai adoré ça", confie une femme.
La patate douce pousse naturellement dans les pays tropicaux. Mais la Drôme a tous les atouts pour sa culture. "Ce qui fait vraiment sa réussite, c'est de planter les plants dans un sol chaud. On est vraiment dans une région où le climat s'y prête bien au mois d'avril, mai, avec un sol qui s'est suffisamment réchauffé pendant le printemps pour qu'elle puisse s'installer convenablement", explique Justine Wittner.
Les pionniers de la France
Le berceau de la patate douce drômoise est Montmeyran, près de Valence, dans les champs de Bruno Jurrus. Il est l'un des premiers à avoir fait pousser ce légume-racine en France métropolitaine. "Elle est là. Si on gratte, on nettoie un petit peu, la patate est dessous. C'est hyper fragile", indique le maraîcher. Elle est si vulnérable qu'elle doit être récoltée à la main.
Mais pour extraire du sol les 800 tonnes qu'il produit désormais par an, Bruno Jurrus a dû avant tout se creuser la tête. "On a galéré un petit peu. Chaque année, on a cherché des nouveautés. Il n'y avait pas encore beaucoup de machines qui existaient en Europe, vu que la patate douce, surtout en France, était toute nouvelle. Ça fait qu'une dizaine d'années qu'il y en a. On fait partie des dinosaures de la patate douce", explique le maraîcher.
La star de la carte d'un restaurant ardéchois
Son exploitation, elle, est bien moderne : des centaines de milliers d'euros investis pour laver, trier et conditionner les patates douces bio destinées à la grande distribution. Elles trouvent aussi preneur dans le département voisin. Un restaurant ardéchois les met à la carte avec du magret de canard.
Des touristes savoyards se sont laissés tenter. "Nous, on a plus l'habitude des patates dans les tartiflettes. Mais là, il y a comme un petit goût en fond qui est très bon, très bien pour le palais", se réjouit François Julié. "C'est super bien assaisonné. Il y a un peu de cumin, effectivement", ajoute Ilona Nanowska. Une recette originale de la cheffe Nelly Chaix, qui travaille la patate douce de deux façons. "On va récupérer que la chair de la patate douce, pour faire une purée. Et également, on va faire des dés qu'on va blanchir et faire revenir dans du beurre", débute-t-elle. 20 minutes de cuisson à l'eau puis à la poêle avant d'incorporer un autre produit local : "J'ajoute de la châtaigne confite. Ça se marie très bien avec la patate douce. Ça va apporter un petit côté réconfortant, c'est bien les saveurs d'automne."
Puis, du miel de châtaigne dans la purée, pour renforcer la douceur de la patate. La chef pense même à la décliner en entrée et en dessert. "Si on l'agrémente avec un chocolat assez fort, je pense que le mariage des deux peut être sympa. Et pourquoi pas l'intégrer avec un fruit, avec un peu d'acidité, et le mélange peut être explosif. Mais bon, il faut tester", conclut Nelly Chaix.
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