En 2024, "49% des jeunes actifs se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie", selon un baromètre

Le deuxième motif d'arrêt chez les moins de 30 ans est lié à "des troubles psychologiques". Diminuer la charge de travail, avoir plus de reconnaissance et des horaires plus flexibles sont parmi les pistes avancées par les jeunes actifs pour lutter contre l'absentéisme.

Article rédigé par franceinfo
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"27% des jeunes actifs contre 20% pour l’ensemble des salariés" ont demandé un arrêt maladie à leur médecin en 2024. (VIOLETASTOIMENOVA / E+ / VIA GETTY)
"27% des jeunes actifs contre 20% pour l’ensemble des salariés" ont demandé un arrêt maladie à leur médecin en 2024. (VIOLETASTOIMENOVA / E+ / VIA GETTY)

En 2024, "49% des jeunes actifs se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie", selon le baromètre Malakoff Humanis publié jeudi 5 juin, que France Inter a pu consulter. Ce chiffre représente "7 points au-dessus de la moyenne des salariés soit 42%".

Pour les jeunes, "comme pour l’ensemble des salariés", la maladie ordinaire reste le premier motif d’arrêt maladie, "44% des arrêts chez les moins de 30 ans, et 40% pour l’ensemble des salariés", peut-on lire dans ce baromètre. En deuxième position on trouve au sortir de la période Covid, "les troubles psychologiques" pour l’ensemble des salariés. Et le nombre de jeunes concernés augmente, "22% des salariés de moins de 30 ans arrêtés l’ont été pour troubles psychologiques, soit 6 points de plus par rapport" au baromètre de 2019. Concernant les arrêts pour "motif psychologique", les salariés "pointent avant tout les exigences de leur travail et les pratiques managériales", selon le baromètre.

L’entrée dans la vie active, un "choc" pour de nombreux jeunes

Les jeunes "sont plus nombreux à avoir demandé un arrêt maladie à leur médecin : 27% contre 20% pour l’ensemble des salariés", détaille le rapport. Cette tendance "est en hausse de 11 points par rapport à 2019". "Plus d’un quart des jeunes de moins de 30 ans ayant demandé un arrêt maladie" déclare "que leur état psychologique ne leur permettait pas de travailler".

L’entrée dans la vie active est donc un "choc" pour de nombreux jeunes. Le début de carrière professionnelle "se révèle parfois être un passage difficile pour" certains jeunes actifs. L’étude met notamment "en lumière le stress au travail". "66% des moins de 30 ans" déclarent avoir un "emploi stressant", contre "54% pour l'ensemble des salariés", et plus d’un sur deux "se déclare épuisés professionnellement, +7 points par rapport" au baromètre annuel de 2020.

Il y a un "revers du télétravail", très apprécié par les jeunes et "essentiel pour eux, 37% y ont recours contre 23% en 2020". Cependant, "le télétravail est paradoxalement source d’isolement pour 23% des jeunes, un chiffre bien supérieur à celui de l’ensemble des salariés (16%)".

L'attachement au travail reste fort

L'étude note "un attachement au travail, qui reste fort, et une quête de sens et de reconnaissance" chez les moins de 30 ans qui restent "profondément attachés à leur travail", malgré le stress. Loin "d’être désengagés", ces jeunes actifs expriment "un haut niveau de satisfaction vis-à-vis de leur environnement professionnel, 79% saluent une très bonne ambiance au travail contre 75% pour l’ensemble des salariés".

Néanmoins, selon les jeunes actifs, "pour agir sur l’absentéisme maladie, l’entreprise pourrait diminuer ou réorganiser la charge de travail, pour 29% d’entre eux, contre 23% pour l’ensemble des salariés, faire davantage preuve de reconnaissance (24% contre 29%), proposer des horaires plus flexibles (20% contre 18%) et un meilleur suivi médical (20% contre 15 %) de l'ensemble des salariés".


Méthodologie : Baromètre Absentéisme Malakoff Humanis, Édition 2025 - Étude réalisée par l'Ifop pour Malakoff Humanis auprès d’un échantillon représentatif composé de 400 dirigeants d’entreprise et 3 000 salariés du secteur privé, du 6 au 30 janvier 2025.

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