Grève à Ubisoft : "Le télétravail n'est plus une option, c'est vraiment considéré comme un acquis", assure l'Association pour l’Emploi des cadres
Selon Laetitia Niaudeau, "plus qu'une remise en cause généralisée" du télétravail, des "ajustements" doivent naître via de nouvelles négociations interprofessionnelles et "vont plutôt participer à une pérennisation de cette organisation".
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"Le télétravail n'est plus une option, c'est vraiment considéré comme un acquis", assure mardi 15 octobre sur franceinfo Laetitia Niaudeau, directrice générale adjointe de l’Association pour l’Emploi des cadres (APEC). Après Amazon, Ubisoft, le géant français du jeu vidéo, souhaite que ses employés reviennent au bureau trois jours par semaine minimum. Les syndicats appellent les salariés de l'entreprise à se mettre en grève à partir de ce mardi pendant trois jours.
"La plupart des télétravailleurs sont plus que satisfaits de ce mode d'organisation", notamment chez les cadres, explique Laetitia Niaudeau. Selon elle, si le télétravail revient sur le devant de l'actualité dans les entreprises, c'est que les accords interprofessionnels arrivent à échéance. "Plus qu'une remise en cause généralisée" du télétravail, des "ajustements" doivent naître de ces nouvelles négociations et "vont plutôt participer à une pérennisation de cette organisation", assure-t-elle.
franceinfo : Pourquoi ces entreprises veulent-elles revenir en arrière ?
Laetitia Niaudeau : Ce n'est pas par hasard qu'on observe en effet ces phénomènes dans certaines entreprises. La plupart des accords de télétravail ou de travail hybride ont été signés à la faveur de la sortie de la crise Covid pour des périodes en général de trois ans. La plupart de ces accords arrivent aujourd'hui à échéance. La renégociation démarre dans de nombreuses entreprises ou va s'ouvrir dans les prochaines semaines, les prochains mois. C'est un moment où le dialogue social va reprendre sur ce sujet. On va finalement pouvoir aussi tirer profit de l'expérience de ces trois ou quatre années de télétravail.
Que représente le télétravail aujourd'hui dans les entreprises ?
Globalement, on peut aujourd'hui considérer que le télétravail est bien installé dans l'organisation du travail, en particulier chez les cadres. Les deux tiers des cadres travaillent aujourd'hui en télétravail régulier, c'est-à-dire au moins un jour de télétravail par semaine, et 25 % d'entre eux télétravaillent plus de deux jours par semaine. C'est vraiment aujourd'hui quelque chose qui est majoritaire chez les cadres dans toutes les entreprises, quelle que soit la taille. Ça s'est développé très fortement et très rapidement dans les grandes entreprises après le Covid. Aujourd'hui, même dans les PME et les TPE, c'est une majorité des cadres qui travaillent en télétravail.
Est-ce possible de revenir en arrière ?
Aujourd'hui, le télétravail n'est plus une option, mais c'est vraiment considéré comme un acquis. Clairement, ce n'est plus aujourd'hui une réponse conjoncturelle à une crise. C'est bien une composante structurelle de l'organisation du travail. La plupart des télétravailleurs sont plus que satisfaits de ce mode d'organisation. Du côté des cadres, plus de la moitié d'entre eux refuseraient de rejoindre une entreprise qui ne propose pas de télétravail.
"Parmi les télétravailleurs d'aujourd'hui, une petite moitié d'entre eux disent même qu'ils seraient prêts à quitter leur entreprise si elle ne proposait plus de télétravail. Ce chiffre est encore plus important chez les jeunes cadres."
Laetitia Niaudeauà franceinfo
Le rapport de force est encore aujourd'hui à la faveur des cadres, puisque le marché de l'emploi des cadres reste dynamique, même si on a observé une inflexion depuis le début de l'année. Clairement, les entreprises qui feraient ce choix de revenir sur l'organisation du travail en télétravail vont devoir clairement se poser la question de comment attirer les candidats et comment fidéliser leurs collaborateurs.
Que dit le droit aujourd'hui ?
Le télétravail est encadré par un accord national interprofessionnel qui date de novembre 2011. Il n'a pas été revu. Ce moment, qui arrive avec le dialogue social qui va reprendre, plus fort de l'expérience des années passées, va peut-être amener certains ajustements. Mais plus qu'une remise en cause généralisée du temps de travail, ces ajustements vont plutôt participer à une pérennisation de cette organisation.
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