Jeunes et artisanat : la réconciliation

Site Internet, tournées dans les collèges, campagnes de communication audiovisuelle : l'artisanat déploie de grands moyens pour séduire les jeunes. Et ça marche ! Ils peuvent y gagner un métier et un emploi. Explications de Stéphane Muracciole, conseiller à la communication du Fonds national de promotion et de communication de l'artisanat.

L'artisanat communique beaucoup pour améliorer son image auprès des jeunes. Ces campagnes ont-elles porté leurs fruits ?

L'image de l'artisanat a évolué de façon très positive ces dernières années, elle s'est "déringardisée". Nos campagnes de communication ont été bien mémorisées et la marque "l'artisanat, première entreprise de France" est entrée dans les esprits. Parmi les personnes interrogées, les jeunes sont ceux qui aujourd'hui reconnaissent le plus d'atouts à ce secteur. En 2007, 87% des jeunes partagent l'opinion selon laquelle "l'artisanat est une chance pour un jeune qui veut entreprendre", ce qui représente un gain de 11 points en six ans. Par ailleurs, 77% des jeunes considèrent que les formations aux métiers de l'artisanat permettent d'accéder facilement à un emploi, soit 15 points de plus en six ans. Ils sont également de moins en moins nombreux à penser que les métiers de l'artisanat ne sont pas rémunérateurs. Ainsi, 57% des jeunes pensent que les artisans gagnent bien leur vie. Une opinion qui a  progressé de 21 points en six ans. Au cours de nos opérations "Artimobiles" dans les collèges, nous avons pu constater que l'image de l'artisanat auprès des enseignants a évolué de manière positive. C'est important car, à l'instar des parents, ils sont prescripteurs auprès des jeunes dans leur choix d'orientation professionnelle.

L'artisanat conserve pourtant l'image d'un secteur boudé par les jeunes. Comment expliquez-vous cela ?

En effet, l'artisanat est encore perçu comme un secteur délaissé ou qui peine à recruter les jeunes : 75% des 15-24 ans le pensent encore en 2007 mais également 80% du grand public. Pourtant, quand on les interroge, un jeune sur deux se dit prêt à travailler dans l'artisanat. Il faut également souligner que le nombre d'apprentis a augmenté de 10% ces dernières années. D'ailleurs, l'idée selon laquelle l'apprentissage est réservé aux élèves qui ne réussissent pas dans les filières classiques est partagée par seulement 32% des 15-24 ans. Ce sont surtout les personnes âgées de 65 ans et plus qui ont cette opinion (57% d'entre elles). Les jeunes titulaires du bac représentent 20% des inscrits dans les CFA (Centres de formations des apprentis), ce qui est loin d'être anecdotique. Enfin, on constate aussi que certains étudiants se réorientent vers l'artisanat après un parcours universitaire. C'est le cas, par exemple, pour des jeunes titulaires d'un bac+2, +3, +4 en histoire de l'art ou en histoire qui vont ensuite choisir les métiers de l'ébénisterie ou de la restauration du patrimoine.

Quelles seront les priorités de vos prochaines campagnes de communication envers les jeunes ?

La thématique de notre nouvelle campagne de communication est "ceux qui réussissent ne sont pas toujours ceux qu'on croient". Les métiers de l'artisanat sont encore perçus par une grande majorité des jeunes, 76% en 2007, comme étant pénibles et salissants. Nous aspirons donc à valoriser encore davantage la modernité des métiers de l'artisanat.

En savoir plus

• Le site Paricilesjeunes : dédié au 13-24 ans, ce site permet de découvrir les métiers de l'artisanat à travers six centres d'intérêt des jeunes : musique et sons ;  mécanique et transport ; maison et déco ; sport et nature ; gourmandise et arts de la table ; images, mode et beauté.  A découvrir également les nombreux témoignages vidéo d'artisans et de jeunes apprentis et les zones d'échange à travers les forums et les blogs

• Le site artisanat.info : portail des métiers de l'artisanat pour en savoir plus sur les formations, les emplois et les carrières

Rédigé par Nadia GraradjiPublié le 16/07/2010