Déficit : la France renonce à demander un délai pour revenir à 3% du PIB en 2015
Fin mars, François Hollande avait laissé entendre que la France pourrait demander un délai supplémentaire à Bruxelles. Mais la pression du FMI et de l'UE ont fait changer d'avis l'exécutif.
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Pas de délai pour la France. Par la voix du Premier ministre, Manuel Valls, et du ministre des Finances, Michel Sapin, l'exécutif a assuré qu'il tiendrait son objectif de ramener le déficit de la France à 3% du PIB d'ici 2015. Le Figaro révèle, mardi 15 avril, que Bruxelles a en effet "opposé une fin de non-recevoir au gouvernement, qui envisageait de réclamer plus de temps" pour parvenir à relever ce défi.
La limite de 3% a été définie par le traité de Maastricht. En 2009, au plus fort de la crise financière, la France a affiché un déficit de 7,5% de son PIB. L'actuel gouvernement avait promis de redresser la barre en 2013, mais n'est parvenu qu'à atteindre les 4,3%. Retour sur le revirement de l'exécutif.
Paris évoque un délai pour mettre en œuvre ses réformes
Si, en théorie, dépasser la limite des 3% de déficit peut donner lieu à des sanctions, Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis Asset Management, assurait à francetv info en février que "la Commission commence à être habituée" aux débordements français. Au lendemain de la défaite socialiste aux municipales, alors que l'exécutif promet d'accélérer les réformes susceptibles de booster la compétitivité de la France, cette exigence bruxelloise vient limiter les marges de manœuvre.
Du coup, François Hollande prévient : "Le gouvernement aura à convaincre l'Europe que la contribution de la France à la compétitivité et à la croissance doit être prise en compte dans le respect de ces engagements", déclare-t-il lors de l'annonce de la nomination de Manuel Valls à Matignon, le 31 mars. Ainsi, il laisse entendre que la France pourrait demander un délai supplémentaire à Bruxelles afin de mettre en place ces nouvelles réformes, à commencer par le pacte de responsabilité.
Bruxelles met Paris en garde
En février, la Commission elle-même ne semblait pas croire la France capable de revenir à 3% de déficit. Elle estimait alors que ce dernier s'élèverait à 4% en 2014 et à 3,9% en 2015, toujours bien au-delà de l'objectif des 3%. Début mars, elle met à nouveau en garde la France contre un dérapage de ses déficits publics si elle ne prend pas de nouvelles mesures, et décide de placer Paris sous surveillance renforcée.
La Commission européenne dit s'inquiéter du fait que, malgré les mesures de consolidation budgétaire mises en œuvre depuis 2010, "l'endettement public continue d'augmenter". Craignant des "retombées négatives pour l'ensemble de la zone euro", elle appelle Paris à poursuivre ses efforts et faire des économies, au vu du niveau élevé des dépenses. Mais Paris y croit encore.
L'UE et le FMI mettent la pression sur Paris
Selon Le Figaro, tout se joue jeudi 10 avril : "Deux conseillers de l'Elysée ont été vertement sermonnés par la Commission européenne", tandis que le ministre des Finances, Michel Sapin, "a été malmené par ses homologues aux réunions de printemps du FMI à Washington", écrit Le Figaro. A Bruxelles, "plus question (...) de jouer les petits arrangements et de d'exonérer la France de ses responsabilités", raconte encore le quotidien. Craignant une "humiliation de la France sur la scène européenne", l'exécutif décide donc de "changer de discours et de ne plus donner le sentiment d'imposer [son] calendrier" à Bruxelles.
Ce même jour, Michel Sapin, en déplacement à Washington, se fait quant à lui recevoir froidement par le vice-président de la Commission, Siim Kallas. Ce jour-là, il remplace Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques, et se montre un interlocuteur beaucoup plus coriace, précise aussi le quotidien.
Et Paris se voit contraint de relever le défi
Le lendemain de cette rencontre, le discours de l'exécutif change sensiblement. Michel Sapin explique alors que "l'objectif de 3% du PIB [de réduction du déficit] en 2015 tel qu'il a été réaffirmé par le FMI est un objectif qui est le nôtre. Il n'y aura pas de report", prévient-il. Mardi, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, confirme : "La France peut atteindre les 3%, donc on est parfaitement dans la ligne de ce qui avait été annoncé à Bruxelles l'an dernier ou il y a deux ans." Dans la foulée, Michel Sapin a même assuré qu'il n'avait pas demandé de délai supplémentaire pour ramener le déficit public sous les 3%.
Relancé sur des propos d'Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, jugeant accessoire la question des déficits par rapport à celle de la croissance, Stéphane Le Foll admet toutefois que "cet équilibre est difficile" entre les deux exigences, mais ajoute, confiant : "On a un double objectif, c'est deux cadrans. Il faut être capable de soutenir cette croissance tout en réduisant les déficits."
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