Déficit public : en brisant le tabou de la "rigueur", Gabriel Attal prépare-t-il les Français à l'idée d'un nouveau tour de vis budgétaire ?
Après avoir longtemps refusé de prononcer le mot rigueur, le gouvernement, par la voix de son Premier ministre, a remis le terme sur le devant de la scène ce mardi. Dans les couloirs des ministères, certains décryptent cette stratégie nouvelle.
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"Rigueur". Le mot était jusqu'ici scrupuleusement évité - voire tabou -, pourtant devant l'Assemblée nationale, il a été prononcé deux fois par le Premier ministre Gabriel Attal. Cela fait des semaines que le gouvernement, ministre de l'Economie en tête, préparait les esprits à un tour de vis budgétaire sans jamais prononcer le terme. Il semble donc bien que Gabriel Attal, qui sera mercredi 27 mars au journal de 20 heures de TF1, a décidé de briser un tabou.
Pourtant, à peine le mot lâché mardi à l'Assemblée, Matignon s'est empressé de relativiser la puissante charge symbolique d'un terme qui en politique ne peut pourtant jamais être employé à la légère : "Attal, ce n'est pas Mauroy 83", allusion au changement radical de politique économique deux ans après la première élection de François Mitterrand.
Dire qu'on veut être rigoureux, sérieux, en matière de maîtrise des dépenses publiques, cela ne signifie pas qu'on donne le top départ d'une politique d'austérité, assure-t-on au sommet de l'exécutif. Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a toutefois prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire : "Au moins 20 milliards" d'euros d'économies sont déjà prévues pour 2025.
Un pays "drogué à la dépense publique"
D'ailleurs, en coulisses à Bercy, on abonde : annoncer 10 milliards d'euros d'économie de plus quand la dépense publique s'élève à plus de 1 500 milliards, ce n'est pas de la rigueur. C'est la seule décision prise à ce stade. Un communiquant du pouvoir décrypte la logique : Gabriel Attal accoutume les Français à l'idée des efforts qu'il va falloir fournir. Prononcer le mot rigueur dans un pays "drogué à la dépense publique", selon un conseiller, c'est travailler sur l'acceptabilité des mesures à venir : nouveau tour de vis sur l'assurance chômage, arbitrages sur des coupes budgétaires supplémentaires et éventuelle évolution de la politique fiscale.
Car même si l'exécutif répète qu'il ne veut pas de hausses d'impôts, la pression monte - même au sein de la majorité - pour réexaminer certaines niches, revoir peut être certaines aides aux entreprises ou instaurer une taxe exceptionnelle sur les sociétés qui font des superprofits. "On ne peut pas être fétichiste de l'impôt, demander des efforts à tout le monde et refuser de regarder comment on peut trouver de nouvelles ressources", souffle un ministre qui raconte combien la peur du "coup de rabot" préoccupe, y compris les membres du gouvernement, et qui constate à quel point ces questions de déficit, de dette contribuent à plomber le moral des Français. En faisant un 20 heures, Gabriel Attal s'invite chez les Français. Il a prononcé le mot "rigueur", maintenant il va devoir rassurer.
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