Dette publique : pourquoi la France pourrait payer plus cher

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Article rédigé par France 2 - D. Boéri, S. Lisnyj, D. Chevalier. Édité par l'agence 6Medias
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Les agences de notation passent régulièrement au crible la santé financière des pays. Leur verdict influe directement sur le coût de la dette publique. Alors que la France est notée A-, Fitch pourrait bientôt revoir sa copie face à une dette qui ne cesse de grimper.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Noter la dette d'un pays, c'est le rôle de trois grandes agences financières américaines : Moody's, Standard & Poor’s et Fitch. Une évaluation indispensable pour les investisseurs. Alors, essayons de comprendre comment travaillent ces agences de notation.

Il existe en tout une vingtaine de notes différentes, du triple A, la meilleure, jugée la plus sûre, jusqu'au triple D, qui correspond au défaut de paiement. Chaque note s’accompagne de lettres parfois difficiles à déchiffrer. Pour tester les connaissances, nous avons interrogé des passants : sur trois personnes questionnées, une seule s’est rapprochée de la bonne réponse.

Actuellement, la France est notée A-. Une appréciation plutôt favorable. Mais comment sont fixées ces notes ?

Croissance, inflation, stabilité politique : les critères passés au crible

Deux à trois fois par an, les agences de notation analysent toutes les données économiques : croissance, inflation, déficit public… Mais elles ne s’arrêtent pas aux chiffres. La situation politique compte aussi.

Christopher Dembik, chef économiste de Saxo Bank, précise : "Est-ce qu'on a régulièrement des gouvernements qui chutent ou pas ? Ou est-ce qu'on a un gouvernement stable ? Un gouvernement stable, a priori, ça veut dire qu'il peut mettre en place les réformes qu'il a présentées."

Une dette qui pèse lourd et inquiète Fitch

Parlons désormais de la dette publique française. Elle dépasse aujourd’hui 3 418 milliards d'euros et grimpe de 5 000 euros supplémentaires chaque seconde. C’est ce qui pourrait pousser l’agence Fitch à revoir la note de la France le 12 septembre. Le pays est déjà placé sous surveillance négative.

Si la note est abaissée d’un cran, l’État devra emprunter plus cher sur les marchés financiers, avec une hausse des taux d’intérêt à 10 ans. Un signal fort adressé au nouveau gouvernement. "Le signal, il est clair. Si l'agence de notation abaisse la note française, on dit au gouvernement : vous ne faites pas le travail, c'est dangereux, donc prenez en considération cet aspect-là", avertit Christopher Dembik.

Reste donc à l’exécutif de présenter un budget crédible pour rassurer les agences de notation. En attendant, le temps file : en seulement deux minutes de lecture de cet article, la dette publique française a déjà augmenté de plus de 600 000 euros.

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