"On importe de la viande qu'on n'a pas le droit de produire chez nous" : des agriculteurs mènent plusieurs actions à la veille d'une mobilisation de la FNSEA

Dans le viseur des agriculteurs, le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un agriculteur déverse du fumier à Dijon (Côte-d'Or), le 25 septembre 2025. (ARNAUD FINISTRE / AFP)
Un agriculteur déverse du fumier à Dijon (Côte-d'Or), le 25 septembre 2025. (ARNAUD FINISTRE / AFP)

Blocage d'un restaurant, tracteurs et bennes devant la Maison de l'Europe... Quelques rassemblements symboliques se sont tenus, jeudi 25 septembre, à l'appel de la première alliance syndicale agricole FNSEA-Jeunes Agriculteurs, contre les importations "aberrantes" qui minent, selon elle, l'agriculture française. Une cinquantaine d'agriculteurs, selon des représentants syndicaux, ont ainsi bloqué l'entrée d'un Buffalo Grill à Pusey (Haute-Saône), pour la défense de la viande française. Avec une charolaise devant la porte d'entrée, ils ont tagué sur la devanture : "Je suis français, je mange français". Des "dégradations" jugées "inacceptables" par le directeur général de l'enseigne, Robert Guillet, assurant qu'"à aucun moment, nous n'avons ne serait ce que pensé à importer depuis les pays d'Amérique du Sud".

Dans le centre de Dijon, 150 agriculteurs sont venus, avec 41 tracteurs et bennes, déverser fumier, terre et paille devant la Maison de l'Europe. "On importe de la viande qu'on n'a pas le droit de produire chez nous, alors qu'on a l'agriculture la plus durable au monde", a expliqué Antoine Fauchet, président des Jeunes Agriculteurs d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or).

D'autres actions sont annoncées pour vendredi, loin malgré tout des grandes journées de blocage des deux derniers hivers, alors que vendanges et récoltes occupent encore le monde paysan.

Dans le viseur des agriculteurs, le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification. La France, hier très opposée, semble depuis se montrer moins défavorable.

Il s'agit aussi de se mobiliser contre "les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres", a détaillé Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. La Confédération paysanne appelle, elle aussi, à manifester pour protester contre le projet d'accord UE-Mercosur, le 14 octobre.

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