Crise agricole : "Dégoûtés" après la visite de la ministre Annie Genevard, les agriculteurs des Pyrénées-Orientales menacent de "tout bloquer"
Lors de son déplacement, la ministre de l'Agriculture a constaté les dégâts de la sécheresse. Mais sa visite est loin d'avoir rassuré les agriculteurs.
"Dégoûtés" après la visite d'Annie Genevard, les agriculteurs des Pyrénées-Orientales menacent de "tout bloquer", rapporte vendredi 18 octobre France Bleu Roussillon. La nouvelle ministre de l'Agriculture s'est rendue jeudi 17 octobre dans le département, un peu plus de huit mois après son prédécesseur Marc Fesneau.
"S'il faut bloquer [...], on le fera sans souci"
En pleine crise agricole, sa visite n'a pas rassuré. Au contraire, elle a déçu et suscité de la colère. Jean Henric, le président des Jeunes Agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales assure que la mobilisation va monter d'un cran : "On repart sur le terrain, mais ce ne sera pas des manifestations simples comme on en avait au printemps dernier. On va durer dans le temps et s'il faut bloquer la frontière quinze jours, trois semaines, on le fera sans soucis".
Lors de son déplacement, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard s'est notamment rendue à Rivesaltes où elle a constaté l'assèchement de l'Agly. Elle a rencontré différents acteurs de la filière, dont des vignerons et des arboriculteurs.
Annie Genevard a annoncé une enveloppe pour un projet de réutilisation des eaux usées. Cela doit permettre de distribuer 1,3 million de mètres cubes aux agriculteurs à partir de juin 2026. Il s'agissait de la principale annonce de la ministre de l'Agriculture, mais ce projet a déjà été présenté par l'ancien ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, rappelle France Bleu Roussillon. Aucune solution pour pallier l'urgence n'a été annoncée dans l'immédiat.
Les agriculteurs aux abois
"C'est toujours pareil : pas d'annonce. 2,5 millions pour de l'eau de réutilisation à Argelès-sur-Mer, malheureusement ça ne suffira pas et on est condamnés", déplore Jean Henric au micro de France Bleu. Les agriculteurs espéraient une aide à l'hectare pour sauver les exploitations et les coopératives dans le département, mais aucune annonce en ce sens n'a été formulée.
Les Aspres, les vignes meurent. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on peut planter aujourd'hui ?
Jean HenricPrésident des Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales
Pour sortir de la crise du vin, le gouvernement français a soumis à la Commission européenne un vaste plan d'arrachage des vignes, doté d'une enveloppe de 120 millions d'euros avec un montant d'aide de 4 000 euros par hectare. L'objectif est de résorber la surproduction de vin en France. "Les vignes à l'arrachage, ça va être une catastrophe dans le département parce que toutes les vignes arrachées ne seront jamais replantées et ces terrains vont devenir tout simplement des friches", s'inquiète Jean Henric.
"On nous répond qu'il n'y a plus d'argent" s'agace l'agriculteur. "De l'argent pour amener de l'eau dans le département, il n'y en a pas, mais il y en avait pour nettoyer l'eau de la Seine pour les Jeux olympiques", raille-t-il.
"J'ai pris un engagement, je le tiendrai"
Invitée de France Bleu Roussillon, vendredi 18 octobre, Annie Genevard, explique qu'elle souhaite "plaider" devant la Commission européenne pour la mise en place "d'un dispositif d'arrachage temporaire". La ministre développe : "Il faut bien réfléchir avant l'arrachage définitif, il faut bien calibrer les choses. Il y a des vignes qui ne produisent plus, qui ont été trop abîmées par la sécheresse, mais il y a des vignes qui peuvent encore produire de façon intéressante".
Plus globalement, Annie Genevard assure "entendre la détresse" des agriculteurs à cause notamment "des conditions climatiques, cette sécheresse qui dure depuis trois ans et qui met à mal les productions et trésoreries". Elle promet que "tous les engagements" pris par le précédent gouvernement pour répondre à la crise agricole seront "tenus budgétairement". Le projet de loi de finances pour 2025 est actuellement examiné à l'Assemblée nationale.
Concernant la simplification des normes agricoles, elle promet l'instauration du contrôle unique des exploitations. "J'ai pris un engagement, je le tiendrai", car les agriculteurs "sont exaspérés par ce soupçon que véhicule la multiplication des contrôles". La ministre de l'Agriculture assure vendredi 18 octobre sur France Bleu Roussillon qu'elle fera des annonces "dans les prochains jours" à ce sujet.
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