Crise politique : prudence et gel des investissements freinent l’économie française

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Article rédigé par France 2 - M. Justet, L.-A. Auvray, L. Berbey, O. Poncelet, N.Salem, L. de Pavant, A.Da Silva - Édité par l'agence 6Medias
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Face à l’incertitude politique depuis juin 2024, Français et entreprises multiplient la prudence. Consommation freinée, investissements gelés, secteurs entiers en berne : ameublement, automobile, restauration… Le manque à gagner pour le pays est estimé à 15 milliards d’euros, reflétant l’impact concret de cette instabilité.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

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Ce jour-là, séance shopping pour Nicolas. Il doit aménager son nouvel appartement, sur sa liste figurent vaisselle et meubles, comme ses chaises. Mais au moment d'acheter, ce fonctionnaire territorial hésite. "Le prix, je le trouve bien, mais bon, je vais attendre un petit peu. Avec là aussi notre gouvernement qui change, on ne sait plus où on va. C'est un peu compliqué. Donc, on ne sait pas, entre guillemets, à quelle sauce on va être mangé", explique-t-il.

Chantal et Alain, eux aussi, réfléchissent à deux fois avant d'acheter, leur priorité étant d'épargner. "Ce ne sont pas des achats coup de cœur. On réfléchit, on mesure, on vient voir, on compare et après on achète. Si on peut moins toucher à la cagnotte, c'est encore mieux", affirment-ils.

Résultat, après un an et demi de politique, plusieurs secteurs sont en berne : moins de 2,5 % de ventes pour l'ameublement, 6,3 % pour l'automobile, et une baisse également dans les restaurants. Les consommateurs font plus attention à leurs dépenses, comme ce médecin retraité : "Quand je vais au restaurant, c'est quelque chose qui n'arrivait pas avant. Mais aujourd'hui, je ne commande rien à boire. Rien. Eau du robinet, par exemple. Pas de salade, pas de dessert, pas de café."

Les entreprises touchées par la prudence

Du côté des entreprises, l’inquiétude est palpable. Dans le Nord, à Willems, David Rommel est paysagiste. Ces dernières semaines, il a constaté moins de demandes de la part de ses clients et a donc décidé de réduire ses investissements. "C'est sûr que, pour ce qui est d'investir ou d'envisager de recruter une personne supplémentaire ou plus, c'est gelé à ce jour puisqu'on ne sait pas, demain, ce que sera la situation", explique-t-il.

Au total, depuis juin 2024, cette incertitude politique aurait représenté 15 milliards d'euros de manque à gagner pour la France.

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