Mayotte : Annick Girardin promet de mener sa "mission" pour "renouer le dialogue et sortir de cette situation de blocage"
La ministre des Outre-Mer a indiqué lundi sur franceinfo avoir "vu une grande partie des élus du territoire" de Mayotte pour "parler des engagements du gouvernement".
La ministre des Outre-Mer Annick Girardin a annoncé lundi 12 mars des mesures pour renforcer la sécurité et lutter contre l'immigration illégale à Mayotte où elle est en déplacement. La ministre en a détaillé le contenu sur franceinfo alors que le mouvement de contestation ne faiblit pas depuis le 20 février.
franceinfo : L'intersyndicale et le collectif à l'origine du mouvement parlent de votre visite comme d'une "mascarade", que leur répondez-vous ?
Annick Girardin : Je veux leur répondre simplement que la ministre des Outre-mer, dont c'est la mission, est à Mayotte, pour renouer le dialogue. J'ai rencontré des citoyens, des syndicalistes, des élus, des chefs d'entreprise. Certains sont venus me parler, d'autres pas encore. Je resterai encore bien sûr demain [mardi]. Cette mission donnée par le président de la République et le Premier ministre, qui est de sortir de cette situation de blocage, je la mènerai. J'ai vu une grande partie des élus du territoire. J'ai à nouveau une rencontre demain avec l'ensemble des élus, mais cette fois-ci aussi une délégation des collectifs et de l'intersyndicale. Il sera peut-être nécessaire qu'il y ait une deuxième, une troisième réunion derrière. Je les ferai. Je suis une ministre venue parler des engagements du gouvernement, mais surtout de sa méthode, de son échéancier, de nouveaux outils que l'on pourrait créer ensemble. Je suis la voix des outre-mer au sein du Conseil des ministres. Je pense qu'il sera extrêmement important que je puisse siéger au Conseil des ministres mercredi matin et parler à l'ensemble de mes collègues de Mayotte.
Quelles mesures êtes-vous venue annoncer ?
Je suis venue annoncer deux types de mesures. Des mesures liées à la sécurité et bien sûr la lutte contre l'immigration clandestine et ses conséquences. Par exemple, ce mois-ci, la création d'un état-major opérationnel de lutte contre l'immigration. Cela n'avait jamais été mis en place. Il y a aussi un navire de la marine nationale, un patrouilleur, qui sera sur zone, pour lutter contre l'immigration illégale. Cela se fera aussi à terre, avec des escadrons qui sont arrivés, pour la rentrée scolaire bien sûr et pour la sécurité dans les rues. Une partie restera dans l'île jusqu'à l'arrivée des vacances, pour couvrir toute la période scolaire. Ensuite, nous ferons en sorte que les forces qui arriveront soient pérennes.
La rentrée scolaire ne s'est pas déroulée normalement ce matin. Vous espérez que cela se fera demain ou dans les prochains jours ?
Cette rentrée scolaire n'est pas satisfaisante. 2 500 enfants se sont rendus dans les classes, plus de 2 000 enseignants étaient dans leurs établissements, une grande partie des établissements ont ouvert leurs portes. Après, il y a de nombreux barrages sur l'île. Les enfants ne peuvent pas tous arriver, les enseignants non plus. Ce n'est pas satisfaisant. Il est anormal aujourd'hui qu'on ne puisse pas laisser les enfants aller à l'école. C'est le travail que nous allons mener sur le terrain, pour encore et encore dire que la sécurité est une priorité, que nous y mettons les moyens et que les enfants doivent pouvoir aller à l'école. L'avenir de Mayotte est sa jeunesse. Cette jeunesse a besoin d'être formée, elle a besoin de se présenter aux examens dans de bonnes conditions. Elle a besoin de s'inscrire à l'université pour septembre prochain. C'est important. Personne ne peut comprendre que des enfants n'aillent pas à l'école.
Sur l'immigration clandestine, de nombreuses femmes viennent à Mayotte pour accoucher, pour que leur enfant ait la nationalité française. Que compte faire le gouvernement ?
L'hôpital de Mamoudzou est la plus grande maternité de France. La plus grande partie de ces naissances sont des enfants nés de mamans étrangères. Le Premier ministre au Sénat la semaine dernière, comme le Président de la République en Guyane, a proposé de travailler sur un hôpital extra-territorial, sur un nouveau cadre juridique, qui permettrait à la fois d'accueillir ces mamans en toute sécurité, parce que nous connaissons la zone et nous allons travailler sur la coopération régionale. Mais en leur permettant aussi d'avoir une représentation des états-civils de Madagascar et des Comores, ici dans cet hôpital de Mamoudzou. Ce n'est pas une remise en cause du droit du sol, c'est une autre manière de pouvoir aider nos voisins, et en même temps de ne pas accueillir l'ensemble des mamans qui viennent sur le territoire pour accoucher, et de les raccompagner en toute sécurité sur leur territoire.
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