"C'est lamentable" : la future taxe sur le vapotage fait déjà tousser les consommateurs

Le premier ministre Sébastien Lecornu envisage une nouvelle taxe sur les produits de vapotage. Le liquide contenu dans les cigarettes électroniques coûtera plusieurs dizaines de centimes de plus.

Article rédigé par franceinfo - Augustin Hourlier
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une taxe sur les produits de vapotage est envisagée pour le printemps 2026 (Photo d'illustration) (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)
Une taxe sur les produits de vapotage est envisagée pour le printemps 2026 (Photo d'illustration) (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

C'est l'une des annonces du Premier ministre Sébastien Lecornu lors de la présentation de son budget pour l'année 2026, mardi 14 octobre. Une "taxe vapotage" a été évoquée. Il s'agit d'augmenter le prix des liquides utilisés dans les cigarettes électroniques. La mesure est attendue pour le printemps prochain.

Cela représenterait une hausse de 30 à 50 centimes d'euros pour les produits les plus vendus, des fioles de 10 millilitres, actuellement autour de 5 euros. La hausse dépendra du dosage de nicotine.
Olivia, une vapoteuse régulière, fait chaque mois le plein de liquide à cigarette électronique. Une telle mesure lui coûterait près de 7 euros, en plus, par mois : "Ça fait beaucoup. Je trouve que c'est lamentable parce que c'est un bon produit de substitution", grince la quinquagénaire. 

La différence de prix entre la cigarette classique et l'électronique, c'est ce qui a motivé Stéphane à arrêter de fumer : "Est-ce que justement, on ne pourrait pas inciter les gens à sortir de la cigarette par le porte-monnaie, plutôt que de se mettre à taxer au prétexte que l'on a besoin de sous ?", s'interroge la jeune femme. La cigarette électronique est le moyen le plus utilisé par les fumeurs pour sortir du tabagisme. Malgré tout, à long termes, vapoter présente des risques cardiovasculaires et pulmonaires et l'inhalation de nicotine reste nocif pour la santé.

Les vendeurs craignent une augmentation des ventes sur internet

Pour Gabin, le vendeur de cigarette électronique, ce projet de taxe montre le manque de considération du vapotage par l'État : "On essaye de faire en sorte que les gens arrêtent de fumer, assure le vendeur. Alors, c'est sûr que l'on rapporte moins d'argent à l'industrie du tabac, mais on essaye de faire ça dans un but, aussi, de santé personnelle".

Le vendeur a peur que l'augmentation des prix renforce la contrebande, et les risques de santé publique qui vont avec : "beaucoup de jeunes" achètent déjà des liquides ou des cigarettes électroniques à usage unique sur internet, via les réseaux sociaux, "en gros lots et pour pas très cher", observe Gabin. "Nous, on refuse de vendre aux mineurs là où, sur Snapchat, ils peuvent les acheter librement avec une qualité médiocre et des produits qui ne sont pas contrôlés...", regrette le commerçant.

"Cela pose énormément de soucis de santé et de dépendance qui n'est pas contrôlée"

Gabin, vendeur de cigarettes électroniques

Cette taxe inscrite dans le budget 2026 n'est qu'un avant-goût de ce que prévoit la commission européenne, qui veut la multiplier par quatre d'ici à 2028. En France, on compte 3500 boutiques de vapotage, cela représente 20 000 emplois, qui sont "menacés" par cette nouvelle taxe, selon le Fivape, le syndicat de l'industrie du vapotage.

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