Protection sociale : la ministre du Travail "pose une vraie question" selon un économiste, pour qui taxer seulement les retraités au-dessus de 2 500 euros "serait plus raisonnable"
Astrid Panosyan-Bouvet a évoqué la piste d'une contribution de certains retraités pour financer le budget de la sécurité sociale.
Pour Alain Villemeur, docteur en Sciences économiques de l'université Paris-Dauphine, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, pose "une vraie question" quand elle évoque, mardi 21 janvier, la piste d'une contribution de certains retraités pour financer le budget de la sécurité sociale. Après la piste évoquée par la ministre du Travail de taxer une partie des retraités, Matignon a tempéré ces propos, parlant d'une "position personnelle" de la ministre.
Le directeur scientifique de la chaire Transition démographique - Transition économique à l'université explique qu'environ 40% des retraités touchent plus de 2 000 euros par mois et qu'environ 30% des retraités perçoivent plus de 2 500 euros. En ne se basant que sur ceux qui reçoivent plus de 2 500 euros, ça représente environ cinq millions de retraités. "Si on impose de manière relativement modeste ces retraités, ça peut représenter 500 à 800 millions d'euros chaque année", poursuit Alain Villemeur.
Selon lui, "s'il faut poursuivre dans ce sens", alors "il serait plus raisonnable d'imposer les retraités au-dessus de 2 500 euros". Il explique sa position par le fait que "les retraités qui sont hébergés en Ehpad doivent dépenser entre 2 200 et 2 500 euros par mois". Ce serait donc "très embêtant" selon lui, "de réduire le pouvoir d'achat des retraités qui font face à des coûts d'entrées dans les Ehpad".
"Une mesure d'urgence"
La proposition de la ministre pourrait donc davantage être conçue "comme une mesure d'urgence, de solidarité des retraités vis-à-vis du déficit important de la protection sociale". Mais au-delà de ça, le docteur en Sciences économiques estime qu'il "faut s'atteler au problème du financement des Ehpad" et "de la dépendance dans les dix prochaines années". "Il va y avoir de plus en plus de personnes en dépendance et on va faire face à des coûts croissants", poursuit-il avant d'ajouter : "Il faut envisager un financement pérenne de la perte d'autonomie".
Un financement qui, d'après lui, ne doit en tout cas pas reposer sur les plus jeunes : "On peut trouver d'autres leviers mais je pense qu'il faut éliminer toute solution qui ferait contribuer davantage les jeunes générations", souvent dans des situations financières "plus difficiles" que celles des retraités, rappelle-t-il.
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