"Le compte n'y est pas", "il ne rompt sur rien"... Des syndicats insatisfaits des pistes proposées par Sébastien Lecornu

Dans un entretien au "Parisien" vendredi soir, le Premier ministre s'est prononcé contre la suspension de la réforme des retraites, et a notamment écarté tout retour de l'impôt sur la fortune.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors de la cérémonie de passation de pouvoir à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors de la cérémonie de passation de pouvoir à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

"Le compte n'y est pas", "de la langue de bois", "le compte n'est pas bon du tout"... Plusieurs syndicats ont exprimé leur mécontentement et leur insatisfaction, vendredi 26 septembre dans la soirée, quelques heures après les pistes du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, sur le budget 2026, dans un entretien au ParisienLe nouveau locataire de Matignon s'est notamment prononcé contre la suspension de la réforme des retraites, a écarté tout retour de l'impôt sur la fortune et déclaré qu'il ne "croit pas" que la taxe Zucman soit "la bonne réponse", dans cette interview. 

Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), qui avaient posé un "ultimatum" au Premier ministre, réclamaient notamment l'abandon de plusieurs mesures : le "doublement des franchises médicales, l'année blanche (...), la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires et la réforme de l'assurance chômage", ainsi que le "recul de l'âge légal de départ" à 64 ans.

Le numéro deux de la CFDT, Yvan Ricordeau, estime auprès de l'AFP que pour son syndicat, "le compte n'y est pas". La CFDT attendait "des propositions qui expliquent comment on taxe les plus riches, les hauts patrimoines et les successeurs", et "il n'y a pas la réponse", regrette le syndicaliste. Concernant les retraites, "ce qu'on comprend, c'est que, pour l'instant, Sébastien Lecornu reprendrait la mesure femme", qu'il y a "une petite ouverture sur la question de la pénibilité et une fermeture sur la question de la suspension", a relevé Yvan Ricordeau. 

"Il est dans la rupture et il ne rompt sur rien"

"Quand il dit que la réforme a apporté des avancées, c'est faux", a jugé sévèrement le leader de Force ouvrière, Frédéric Souillot, estimant à son tour que "le compte n'est pas bon du tout". Sébastien Lecornu "ne répond sur rien" tacle pour sa part Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT. "Il nous laisse entendre qu'il faudra que l'État réduise son train de vie. Il faudrait qu'on nous dise combien d'infirmières, combien d'enseignants, combien de postes on supprime, est-ce qu'on va continuer à saccager les budgets culturels", insiste-t-il. Il faudrait "un signal sur les salaires et les carrières" des fonctionnaires, a jugé Caroline Chevé (FSU). 

"Il est dans la rupture et il ne rompt sur rien", a regretté de son côté François Hommeril (CFE-CGC), dénonçant "de la langue de bois". Sur les retraites "toutes les études convergent vers le fait que mettre en suspension la réforme des retraites c'est politiquement très puissant et que financièrement l'impact est très faible", a-t-il plaidé.

Cyril Chabanier (CFTC) est "resté sur (sa) faim", mais il a toutefois relevé "un geste" de Sébastien Lecornu. Pour le syndicaliste, le Premier ministre souhaiterait "retranscrire dans la loi quelques avancées qu'on avait pu faire pendant le conclave", dont celle sur "la retraite des femmes avec enfants".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.