"Jours fériés sacrifiés", "nous le censurerons"... Les oppositions réagissent vivement aux annonces de François Bayrou sur le budget 2026

Le Premier ministre a annoncé son plan pour réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies. Des propositions qui ont vite suscité l'ire de l'opposition, de la gauche jusqu'au Rassemblement national.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre François Bayrou, le 15 juillet 2025 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)
Le Premier ministre François Bayrou, le 15 juillet 2025 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

François Bayrou a présenté mardi 15 juillet son plan pour économiser plus de 40 milliards d'euros. Suppression de deux jours fériés, "contribution solidaire" des plus hauts revenus, "année blanche" pour les prestations sociales et les retraites... Le Premier ministre a annoncé de nombreuses mesures pour faire face au "surendettement" de la France. Et les réactions politiques ne se sont pas fait attendre.

La suppression de deux jours fériés, "une attaque contre notre histoire" pour le RN

La proposition de supprimer deux jours fériés a d'emblée suscité de vives réactions, tous bords politiques confondus. "Aucun député RN n’acceptera cette mesure, qui relève de la provocation", écrit sur X Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. "La suppression de deux jours fériés, par ailleurs aussi chargés de sens que le lundi de Pâques et le 8-Mai, est une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail". 

"Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons", annonce la présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen. "Après sept années de gabegie catastrophique, Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français : près de vingt milliards d’euros d’impôts et de privations", ajoute-t-elle. "Ce gouvernement préfère s’en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages".  

"Du sang et des larmes pour les Français", fustige sur X le président du groupe UDR à l'Assemblée, Eric Ciotti, après la présentation du plan par le Premier ministre, dénonçant en revanche une "dolce vita pour l’État obèse". "Non-remboursement des médicaments, hausse des impôts, désindexation des retraites… On fait payer aux Français les incuries de la classe politique, sans aucune économie sérieuse sur l’immigration ni sur la dépense publique", déplore Eric Ciotti.

Une partie de la gauche appelle à la censure

"C'est une année noire qu'annonce Bayrou", dénonce le député François Ruffin. "Budgets gelés, malades ciblés, patrimoine de l'État soldé, retraités visés, précaires fragilisés, jours fériés sacrifiés... Mais quoi sur les dividendes records ? Les grandes fortunes ? Les Gafam ? Rien", écrit le député. "Pas d'effort acceptable sans justice. Justice sociale, justice fiscale. Ce sera la censure bien sûr."

"Bayrou déclare la guerre sociale", lâche sur X la cheffe des députés insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot. "Nous censurerons cette politique de malheur", assure-t-elle. "C'est encore pire que prévu", abonde sur franceinfo Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances à l'Assemblée. La présentation de ce plan d'économies a été "moment de vérité" qui ressemblait plus à "un tunnel de contre-vérités", à un "musée des horreurs néo-libérales" et à une "déclaration de guerre au monde du travail", estime-t-il. 

"Ces premières annonces sont d'une grande brutalité, dans la continuité des politiques qui ont été menées par les gouvernements successifs d'Emmanuel Macron depuis huit ans", déplore Arthur Delaporte, député socialiste et secrétaire national du PS, invité mardi sur franceinfo. "Si c'est la copie finale du gouvernement, il est évident que ça ne nous conviendra pas et que [pour] nous, tout est sur la table, y compris la censure", poursuit le député. 

"Demander toujours plus à ceux qui ont peu... et si peu à ceux qui ont beaucoup n'est ni sérieux ni efficace ni juste. Un budget brutal et inacceptable."

Boris Vallaud, député et président du groupe PS à l'Assemblée

sur X

"C’est un braquage en bande organisée auquel nous assistons", s'indigne sur X Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF. "Supprimer deux jours fériés pour nous faire travailler gratuitement. Baisser le remboursement des maladies graves. Geler les salaires et les pensions. Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre", ajoute-t-il. 

"François Bayrou propose donc que le 8 mai, qui commémore la victoire contre le nazisme, ne soit plus férié. On doit le comprendre comment exactement ?", s'étrangle sur X Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, qui poursuit : "François Bayrou appelle les Français à faire un effort. Traduction : payer la note du gâchis macroniste. "Pour rappel : sept ans de macronisme, c’est plus de 1 000 milliards d’euros de dette et la multiplication des cadeaux aux ultra-riches", souligne-t-elle. "Et aujourd’hui, qui doit trinquer ? Les services publics, la santé, les travailleurs et l’écologie bien sûr. La honte."

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