Budget 2026 : travail, défense, ressources... Ce qu'il faut retenir du discours de François Bayrou sur l'état des finances publiques
Le Premier ministre, qui a réuni mardi matin plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires et des partenaires sociaux, a fait peu d'annonces. Les grandes orientations du prochain budget seront connues avant le 14 juillet.
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"Des heures de vérité décisives", dans un contexte international "tourmenté". Le Premier ministre, François Bayrou, a tenu mardi 15 avril une conférence de presse sur l'état des finances publiques, deux jours après que ses ministres ont annoncé 40 milliards d'euros d'économies sur le budget 2026 afin de ramener le déficit public de la France à 4,6% de son produit intérieur brut (PIB).
Le chef du gouvernement, qui a délivré peu d'annonces, a jugé que "seule une prise conscience de nos concitoyens p[ouvai]t soutenir une action déterminée". Il a assuré que les impôts n'augmenteraient pas et que les "grandes orientations" du prochain budget seraient connues d'ici au 14 juillet. Voici ce qu'il faut retenir de la prise de parole de François Bayrou.
Les droits de douane américains auront "des conséquences à long terme"
Le Premier ministre a débuté sa conférence de presse en évoquant un contexte international "tourmenté". Il a évoqué la guerre en Ukraine et le "renversement des alliances", avec le désengagement américain. "Ce tremblement de terre s'est doublé d'une réplique d'une terrible puissance", a averti François Bayrou au sujet de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Les droits de douane imposés par le président américain, mis en pause pour 90 jours avec seulement un taux plancher de 10% (à l'exception de la Chine), auront "des conséquences à long terme". Le chef du gouvernement a parlé d'un "paysage tourmenté dans lequel se dresse une montagne de difficultés que notre pays doit surmonter".
La France "ne produit et ne travaille pas assez"
"Seule une prise conscience de nos concitoyens peut soutenir une action déterminée", a assuré François Bayrou, qui a cité Léon Trotski et Vladimir Lénine ("Seule la vérité est révolutionnaire"). Le Premier ministre a fait un constat : "Nous n'avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez." Le Premier ministre, qui a accompagné son discours d'une série de graphiques, a cité une balance commerciale en déficit de 100 milliards d'euros. "Il est impératif de réduire nos dépendances industrielles, agricoles, industrielles", a-t-il aussi jugé, ajoutant qu'"une politique de réindustrialisation d[evai]t devenir une obsession".
Le Premier ministre a aussi estimé que les Français ne "travaill[ai]ent pas assez". "Le taux d'emploi des jeunes et des seniors est plus faible en France que chez nos voisins européens, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni", selon le chef du gouvernement. Ce que les chiffres de l'OCDE confirment, pour la comparaison avec l'Allemagne.
Augmenter les prélèvements "est intenable"
Selon le Premier ministre, les impôts n'augmenteront pas l'année prochaine. "Augmenter les prélèvements" pour rééquilibrer les comptes publics, "c'est un raisonnement qui paraît simple, mais qui est intenable, car la France est déjà le pays qui détient le taux de prélèvements obligatoires, d'impôts et de taxes de toute nature le plus élevé dans le monde en 2024", a déclaré le Premier ministre, sous la menace d'une censure des oppositions. "Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c'est notre pays qui, au bout du compte, en souffrirait."
Un effort de "3 milliards supplémentaires" pour soutenir la défense
Le Premier ministre a par ailleurs évoqué "un effort de quelque 3 milliards supplémentaires" dans le budget 2026 pour garantir l'"indépendance en matière de sécurité et de défense" de la France et de l'Union européenne. Cette augmentation des crédits de la défense, de 3,2 milliards d'euros précisément, était prévue puisqu'elle avait été votée en 2023 dans le cadre de la loi de programmation militaire pour 2024-2030. Elle prévoit d'augmenter les crédits du budget de la défense d'un peu plus de 3 milliards d'euros chaque année.
Face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des Etats-Unis, "l'Union européenne a le devoir impérieux de construire une défense autonome", grâce à "un immense effort partagé, nécessaire de la part des autres pays européens" dans lequel l'"effort français" sera "renforcé", a déclaré le chef du gouvernement. Il a aussi réaffirmé l'objectif de ramener le déficit de la France à 3% du PIB en 2029. Selon lui, la dette est "un piège dangereux, potentiellement irréversible".
Les "grandes orientations" du budget connues avant le 14 juillet
"Nous avons décidé d'aller plus vite, de prendre les devants, de choisir un calendrier beaucoup plus ambitieux et beaucoup plus exigeant", a déclaré François Bayrou. Les "grandes orientations" et les "grands choix" du budget 2026 seront "proposés" avant le 14 juillet, contre mi-septembre habituellement, a-t-il assuré.
"Ce calendrier, il va permettre de rassembler toutes les contributions, toutes les suggestions, toutes les consultations pendant quelques semaines autour de l'avenir et des choix que nous allons devoir faire", a aussi détaillé le Premier ministre. Des échanges avec les parlementaires et une "conférence des territoires" seront ainsi organisés dans les prochaines semaines.
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