Biométrie, contrôles en Algérie... La Caisse nationale d'assurance vieillesse affirme avoir déjà mis en place les recommandations de la Cour des comptes

Renaud Villard, directeur général de la Cnav, affirme que les recommandations de la Cour des comptes sont déjà mises en place, par exemple la biométrie ou encore les deux agents de contrôle au consulat d'Alger.

Article rédigé par franceinfo
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Renaud Villard, directeur général de la CNAV, à Paris, le 6 janvier 2020. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)
Renaud Villard, directeur général de la CNAV, à Paris, le 6 janvier 2020. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) Renaud Villard, invité sur franceinfo ce lundi, a déclaré que la Cnav appliquait déjà une partie des recommandations de la Cour des comptes en utilisant par exemple "la biométrie" ou encore "deux agents de contrôle au consulat d'Alger". La Cour des comptes a justement publié, lundi 26 mai, son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, dans lequel elle pointe notamment une trajectoire des comptes sociaux "hors de contrôle" et la Cnav ne fait pas exception.

La Cour des comptes estime que les suspicions de fraudes pour la Cnav atteignent les 100 millions d'euros par an, un chiffre en réalité un peu surestimé, selon Renaud Villard : "On est sans doute plutôt en deçà, sur une fourchette de 50 à 60 millions d'euros par an."

L'un des enjeux majeurs pour la Cnav, c'est donc de repérer ces fraudes. Renaud Villard explique que des choses ont en fait déjà été mises en place ces derniers mois, avant même que le rapport ne soit publié. La biométrie est un exemple de ces actions notamment : "Elle a été déployée et généralisée à compter de septembre 2024. C'est encore tout récent. La Cour des comptes nous recommande d'accélérer et c'est clairement la volonté." Même si Renaud Villard reconnaît que la mise en place va être longue. "C'est parfois un petit choc pour un retraité qui a 85 ans d'utiliser son smartphone pour se filmer. On contrôle ensuite avec la cohérence biométrique. Ce type de processus s'accompagne (...), il faudra faire de la pédogagoie mais clairement on mise beaucoup dessus", précise le directeur général de la Cnav.

Des vérifications en Algérie

Un autre exemple des actions mises en place par la Cnav, selon Renaud Villard, ces deux personnes employées au consulat d'Alger par exemple : "Elles convoquent en permanence les retraités un peu âgés à venir sur place [au consulat] avec leurs éléments d'identité pour vérifier qu'ils sont en vie et bien eux-mêmes. On a pu comme ça supprimer plusieurs centaines de dossiers retraite un peu suspects."

Malgré tout, la suppression totale de ces fraudes ne permettra pas de reboucher le "trou de la sécurité sociale", reconnaît le directeur de la Cnav mais là n'est pas le but de ces actions. "Le symbole est très important et il est d'autant plus important, qu'on demande des efforts à nos concitoyens et face à cela on doit être intraitables avec ceux qui essaient de frauder", poursuit-il.

Et de conclure : "Encore une fois ce n'est pas un enjeu majeur en termes de finances publiques, ça va malgré tout contribuer, en même temps que d'autres actions publiques, à réduire le déficit et puis surtout ça va renforcer la confiance dans le système."

Dans son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, publié lundi, la Cour des comptes pointe une trajectoire des comptes sociaux "hors de contrôle", évaluant à 15,3 milliards d'euros le déficit des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse (FSV). "Il s'est creusé de 4,8 milliards d'euros", pointe la Cour, qui souligne que la branche maladie concentre, à elle seule, 90% de ce déficit, c'est-à-dire 13,8 milliards d'euros.

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