Témoignage "Si on peut tout vous prendre, on vous prendra tout" : 20 ans après avoir causé un accident sans assurance, ce technicien doit rembourser des dettes à vie

Yannick a causé en 2004 un accident de voiture qui a gravement blessé un passager, alors qu'il n'était pas assuré. 20 ans après, il le regrette amèrement, car il n'a même pas remboursé la moitié de ses dettes et ne peut faire aucun projet.

Article rédigé par franceinfo
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Un camion de pompiers, le 13 janvier 2025 (image d'illustration). (MIKAEL ANISSET / MIDI LIBRE / MAXPPP)
Un camion de pompiers, le 13 janvier 2025 (image d'illustration). (MIKAEL ANISSET / MIDI LIBRE / MAXPPP)

Toujours plus de conducteurs roulent sans assurances. Le Fonds de garantie des victimes a constaté une hausse de 3,3% des victimes blessées qu'il a dû indemniser à cause de conducteurs non assurés ou non identifiés pour cause de délit de fuite, dans un baromètre que franceinfo dévoile, vendredi 27 juin. Le Fonds de garantie des victimes indemnise les personnes victimes d’un accident de la circulation causé par un conducteur dépourvu d’assurance automobile ou ayant pris la fuite. Les victimes décédées de conducteurs non assurées sont, elles, en hausse de 5%.

Et pourtant rouler sans assurance est un risque déraisonnable. Franceinfo a recueilli le témoignage de Yannick, qui a aujourd'hui 47 ans et qui doit encore payer pour un accident qu'il a provoqué il y a 21 ans, alors qu'il n'était pas assuré.

Impossibilité d'épargner ou de contracter un crédit

Dans cet accident qui date de 2004, un passager du véhicule conduit par Yannick a été blessé gravement et en a gardé des séquelles. Yannick lui-même avait été blessé. Résultat : 40 000 euros de frais médicaux et 140 000 euros de dommages et intérêts. Une somme que versera le Fonds de garantie, qui se retournera ensuite contre Yannick, tout comme la Sécurité sociale. S'y ajoutent 10% de pénalité et les intérêts annuels.

"En plus de rembourser, on vous interdit d'épargner, on vous interdit d'avoir des crédits. Si on peut tout vous prendre, on vous prendra tout", explique le technicien payé un peu au-dessus du Smic. Il doit régler plus de 150 euros par mois. Toute épargne au-delà de 1 500 euros est saisie et il n'a réglé, à 47 ans, que la moitié a peine de dette 

"Oui, l'assurance coûte cher, mais moins que ce qui m'est arrivé"

Cette situation financière l'a plongé dans une dépression dont il n'est pas encore sorti. "Ma vie pour moi a été complétement gâchée. Je me suis interdit d'avoir une famille, parce que je ne voulais pas que ça leur tombe dessus. Je n'ai pas d'épouse, pas de copine, pas d'enfants", dit-il.

"Tout ce que j'attends, c'est la fin de ma vie. Je ne peux pas avoir de projets, je ne peux rien faire."

Yannick

franceinfo

Il admet avoir fait à l'époque "une connerie" en refusant de s'assurer : "Oui, l'assurance coûte cher, mais elle coûte moins cher que ce qui m'est arrivé", regrette-t-il. L'an dernier, 243 000 défauts d'assurance ont été constatés par les forces de l'ordre, un chiffre en constante augmentation. 

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