Reportage "Ça attire un monde fou" : en France, les courses de stock-car séduisent de plus en plus

Ces petites voitures sont spécialement équipées pour résister aux chocs. La Fédération des Sports Mécaniques Originaux (FSMO), qui porte la discipline, compte de plus en plus d'adeptes.

Article rédigé par franceinfo - Nicolas Joly
Radio France
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Temps de lecture : 4min
Près de 70 compétitions de stock-cars sont organisées chaque année en France (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)
Près de 70 compétitions de stock-cars sont organisées chaque année en France (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)

Le stock-car se popularise à toute vitesse. Un sport automobile venu des États-Unis dans lequel des voitures, allégées au possible, et renforcées contre les chocs, se percutent allègrement sur un circuit ovale. La Fédération des Sports Mécaniques Originaux (FSMO) porte la discipline en France et revendique environ 5 300 licenciés en 2025, soit 12% de plus qu'en 2024, et 1 000 adhérents de plus qu'en 2016. Près de 70 compétitions sont organisées chaque année par des passionnés, attirant un public de tous âges.

Des voitures préparées pour s'abîmer

Vingt bolides sur la ligne de départ à Colombier-le-Vieux, en Ardèche. Un bon millier de personnes dans les tribunes avec un objectif : "voir détruire des voitures", commente un spectateur. En effet, dans le champ aménagé pour la course, c'est un carnage. On se percute, on fait des tonneaux et une voiture prend même feu à un moment.

A Colombier-le-Vieux, en Ardèche, vingt bolides étaient sur la ligne de départ devant un millier de personnes pour une course de stock-car, le 15 août. (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
A Colombier-le-Vieux, en Ardèche, vingt bolides étaient sur la ligne de départ devant un millier de personnes pour une course de stock-car, le 15 août. (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Tout ça sous les yeux ravis de Willow, 6 ans, qui a trouvé ça "trop bien ! J'aimais bien quand les voitures allaient vite et qu'elles se retournaient" témoigne-t-elle. Est-ce que ça a l'air dangereux ? "Un petit peu", répond la petite fille. Mais les pilotes "sont équipés quand même. Ils ont des casques", rassure son papa.

Les voitures aussi sont équipées. Lionel Chazot, président du stock-car club du Vivarais, présente son bolide qui a "des arceaux de sécurité dans l'habitacle. Le réservoir d'essence est enlevé donc on a un jerricane de dix litres à côté de nous. On a un pare-flammes sur le jerricane d'essence, en cas d’incendie et on a la batterie également qui est protégée, décrit-il. Après on met des renforts devant, sur la voiture pour éviter que tout se casse. On enlève les pare-chocs, tous les éléments de plastique. Il n'y a que la ferraille qui reste."

Un parfum de nostalgie

Pas question de sacrifier des modèles récents évidemment. "On a des Peugeot 104, des 306. De temps en temps, on voit une Renault 4L, poursuit le président du club. On connaissait tous quelqu'un qui avait une 4L, on peut se dire 'tiens mes parents avaient ça, mes grands-parents avaient cette voiture'. Il y a un peu ce côté nostalgique," explique Lionel Chazot.

Mais mieux vaut ne pas être trop attaché à son bolide car il y a un avant et un après la course. À la sortie de la piste, Antonin pousse sa camionnette. Il raconte qu'il a "essayé de faire quelques tonneaux. J'en ai passé deux mais le dernier… trop fort… Donc j'en ai fait un peu plus", sourit-il. Heureusement son "mécanicien a réparé tout ça." Une nécessité car certaines roues ne touchent plus le sol après la course.

Les voitures utilisées sont d'anciens modèles, spécialement préparés - et quelquefois sacrifiées - pour la course (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)
Les voitures utilisées sont d'anciens modèles, spécialement préparés - et quelquefois sacrifiées - pour la course (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)

Le coureur est venu de la Loire pour faire le spectacle, applaudi par les habitants du village. "Par chez nous c'est l'événement où il y a le papi, la mamie, le tonton, la tata, toute la famille. Toutes les générations viennent et c'est bien," se réjouit Julien, un habitant de Colombier-le-Vieux.

Malgré la chaleur, le public continue d'affluer. "Ça attire un monde fou et chaque année c'est de plus en plus", explique Bruno, propriétaire du terrain où se tient l'événement. Selon lui, il a "été le premier à lancer le stock-car il y a plus de 20 ans et maintenant ce sont nos enfants qui suivent" la tradition. "Ça marche de plus en plus. Tout le monde est heureux, tout le monde a des frissons. C'est le principal", s'attendrit-il. Après la course, les chèvres de Bruno retrouveront leur champ, mais l'herbe aura sans doute le goût de l'essence.

Le succès grandissant du stock-car en France : reportage de Nicolas Joly

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