Reportage Freinage d'urgence, "cage immunité", températures extrêmes... Comment Renault met ses voitures à l'épreuve

Tous les prototypes et les nouveaux modèles du groupe passent dans huit ateliers différents, dans un centre technique discret, niché dans la forêt normande.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des tests sur une Twingo, en octobre 2012. Photo d'illustration (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS)
Des tests sur une Twingo, en octobre 2012. Photo d'illustration (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS)

Il s'agit de l'un des sites les plus secrets du groupe Renault en France, le centre technique d'Aubevoye, caché dans la forêt normande. C'est là que défilent depuis 1982 tous les prototypes et toutes les voitures de la marque au losange, mais aussi désormais les Dacia et les Alpine. Au programme : des tests et des essais impitoyables, dans différents ateliers et sur pas moins de 33 pistes différentes, censées reproduire toutes les situations possibles sur route.

Pavés, chaussée déformée, virages au cordeau, tunnel projetant de l'eau salée ou grand anneau de vitesse. Les 60 km de pistes d'Aubevoye permettent de tester 362 jours par an et 24 heures sur 24 toutes les voitures du groupe Renault et tous leurs équipements, comme le freinage automatique d'urgence. Démonstration avec Guillaume Mercier, expert en systèmes d'aide à la conduite. "On est à 70 km/h, on suit la voiture de devant nous à une interdistance de 12 mètres, et tout d'un coup, la voiture devant nous pile", illustre-t-il.

"La voiture équipée du freinage d'urgence détecte le potentiel impact, décide d'envoyer les freins au dernier moment et on se prémunit de l'impact."

Guillaume Mercier, expert en systèmes d'aide à la conduite

à franceinfo

Au moins une cinquantaine de tests de ce type sont menés chaque jour et analysés grâce aux capteurs disposés dans la voiture pour améliorer sans cesse l'efficacité du freinage. Même objectif de performance mais autre ambiance à l'intérieur des bâtiments. "Là, vous êtes dans ce qu'on appelle la 'cage immunité'," décrit Anis Bouguechal, responsable du laboratoire d'électromagnétique. "C'est typiquement dans le cas où vous avez un orage, et la foudre qui tombe pas très loin, ça génère un champ électromagnétique et ça peut se traduire par des dysfonctionnements au niveau du calculateur, avec des warnings qui s'allument, des portières qui se déverrouillent."

Des portières ouvertes et fermées 18 000 fois

Les voitures doivent passer dans pas moins de huit ateliers différents. Direction celui de la durabilité, devant une chambre climatique avec un panneau "Attention, risques de brûlures sur carrosserie"."On va lui mettre du chaud, notamment pour la partie des plastiques", lance Bertrand Régis. Cet expert durabilité torture une Renaut 4 dont les portes vont être ouvertes et fermées environ 18 000 fois en quelques semaines, l'équivalent de cinq ans d'utilisation dans toutes les conditions de température. "On accélère le vieillissement des plastiques, poursuit-il, puis on fait des claquements quand on sort, des claquements avec des plastiques chauds, pour voir si ces derniers tiennent toujours bien."

Des essais qui vont même parfois plus loin que les normes exigées par la réglementation. Renault teste ainsi, par exemple, les batteries de ses modèles électriques à des températures de -30 jusqu'à 50 degrés, pour connaître leur autonomie et leur consommation en conditions extrêmes.

Reportage de Raphaël Ebenstein au centre technique Renault d'Aubevoye

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