Fiat Chrysler retire son offre de fusion avec Renault, Bercy s'étonne d'une "rétractation précipitée"
Le ministère de l'Economie affirme, jeudi, à franceinfo, "qu'il n'y a pas de bonne raison pour agir de manière aussi précipitée".
Marche arrière toute. Le constructeur Fiat Chrysler a retiré sa proposition de fusion avec Renault, dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 juin, faute d'obtenir un engagement rapide du groupe français, freiné par l'Etat actionnaire. Dans un communiqué, l'entreprise italo-américaine a estimé que "les conditions politiques [n'étaient] actuellement pas réunies en France pour mener à bien un tel rapprochement".
Cette annonce est intervenue à l'issue d'un conseil d'administration de Renault, qui n'a pas été en mesure de prendre une décision. Selon une source proche du groupe au losange, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, "a fait savoir qu'il voulait un [nouveau] conseil [d'administration] mardi, après son voyage au Japon" prévu en fin de semaine. Le ministre souhaitait s'entretenir au préalable avec son homologue japonais, afin de ne pas risquer un divorce avec Nissan, l'allié de 20 ans de Renault.
Au siège de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), "tous les administrateurs étaient pour [la fusion], à part un représentant des salariés affilié à la CGT, qui était contre, et les deux représentants de Nissan", qui pensaient s'abstenir, selon cette même source. Les deux administrateurs nommés par Nissan ont cependant indiqué "qu'ils pourraient dire oui avec un peu plus de temps".
Un retrait "difficile à comprendre" pour Paris
Après le retrait de l'offre de Fiat Chrysler (FCA), le cabinet de Bruno Le Maire a affirmé à franceinfo qu'il était "difficile de comprendre pourquoi FCA avait décidé de se rétracter maintenant de manière si précipitée".
Depuis le début, FCA a mis une pression énorme sur le timing et a essayé de nous pousser à prendre ou à laisser. Nous avons clairement indiqué que nous ne serions pas soumis à une telle pression.
Cabinet de Bruno Le Maireà franceinfo
Mercredi matin, Bruno Le Maire, s'exprimant au nom de l'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, avait mis en garde contre toute "précipitation". "Prenons le temps, pour faire les choses bien. C'est une opération de grande ampleur", avait déclaré le ministre. Dès la semaine dernière, le patron de Bercy avait posé quatre conditions à son feu vert. La première d'entre elles était que ce mariage respecte l'alliance avec Nissan. Il avait également insisté sur "la préservation des emplois et des sites industriels, une gouvernance équilibrée et la participation du futur groupe au projet européen de batterie électrique".
Le projet prévoyait la naissance du numéro 3 mondial de l'automobile, avec la création d'une holding basée à Amsterdam et détenue à parts égales par les actionnaires de Renault et FCA. La famille Agnelli, qui possède 29% de Fiat Chrysler, aurait vu sa part mécaniquement diluée à 14,5%, mais serait restée de loin le premier actionnaire, pesant près du double de l'Etat français, qui serait tombé à 7,5% du capital. L'une des craintes françaises était que ce "mariage entre égaux" aboutisse finalement à faire passer Renault sous pavillon italien.
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