Crise du marché de l'automobile : les patrons de Stellantis et Renault alertent sur le sort de l'industrie européenne

"Le marché n'achète pas ce que l'Europe veut que nous lui vendions", estime notamment Luca de Meo, directeur général de Renault. "Le sort de l'industrie automobile européenne se joue cette année", affirme pour sa part John Elkann.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le directeur général de Renault, Luca de Meo, s'exprime lors d'une conférence de presse à Douai (Nord), le 5 mars 2025. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)
Le directeur général de Renault, Luca de Meo, s'exprime lors d'une conférence de presse à Douai (Nord), le 5 mars 2025. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Un cri d'alarme. Les patrons de Stellantis et Renault, John Elkann et Luca de Meo, pressent l'Union européenne de simplifier en urgence sa réglementation, estimant qu'elle l'empêche de proposer des voitures bon marché et menace à moyen terme leur production sur le sol européen, selon leur entretien commun au Figaro publié lundi 5 mai au soir. "Le marché automobile européen est en chute depuis maintenant cinq ans", déclare John Elkann, et "au rythme actuel, le marché pourrait être plus que divisé par deux" d'ici 2035.

"Le marché n'achète pas ce que l'Europe veut que nous lui vendions", abonde Luca de Meo, pour qui il est impossible de "remplacer la totalité des volumes actuels par de l'électrique, dans ces conditions". "Si la trajectoire ne change pas, nous devrons prendre dans les trois ans qui viennent des décisions douloureuses pour l'appareil de production", avertit le patron de Stellantis. Il estime que "le sort de l'industrie automobile européenne se joue cette année".

"Peser ensemble plus que l'Allemagne"

"A l'inverse, s'il y a une mobilisation autour d'un choix politique clair, si nous recréerons un marché et des volumes, nous sommes l'un et l'autre convaincus que nous pourrons continuer à produire en Europe, y compris en Europe de l'Ouest", ajoute John Elkann. "Tous les pays dans le monde qui ont une industrie automobile s'organisent pour protéger leur marché. Sauf l'Europe", s'inquiète le patron de Renault, en pleine guerre commerciale et rivalités avec les Etats-Unis et la Chine.

Les deux hommes en appellent à la France, l'Italie, et l'Espagne, dont les populations "sont les acheteurs" de petites voitures qui en "sont aussi les producteurs" et qui "pèsent ensemble plus que l'Allemagne", argumente John Elkann. "Ce que nous demandons, c'est une réglementation différenciée pour les petites voitures", explique le patron de Renault. Ce dernier présente trois revendications : "Un, la réglementation ne doit désormais porter que sur les nouveaux modèles, pas les anciens ; deux, faites-nous des règles par 'paquets', plutôt qu'une tous les mois ; et trois, il nous faut un guichet unique à la Commission."

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