"Ils avaient onze ans pour s'organiser" : le casse-tête des véhicules de remplacement pour les automobilistes concernés par le rappel des airbags Takata

Les concessionnaires sont obligés, à partir de mardi, de leur proposer un véhicule de remplacement si la voiture est immobilisée plus de deux semaines. Mais ce n'est pas toujours si simple.

Article rédigé par Laurine Benjebria
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Remplacement d'un airbag sur une voiture. (LAURENT LE CRABE / HANS LUCAS / VIA AFP)
Remplacement d'un airbag sur une voiture. (LAURENT LE CRABE / HANS LUCAS / VIA AFP)

Quelque 1,7 million de véhicules équipés d'airbags Takata ont fait l'objet d'un rappel "stop drive". Ils doivent donc être immobilisés en attendant la réparation ou le remplacement des airbags défectueux. Les constructeurs ont l'obligation de proposer des véhicules de remplacement aux clients concernés si l'immobilisation dure plus de deux semaines. Les marques qui ne respectent pas cette mesure, ainsi qu'une proposition de rendez-vous dans les deux mois, s'exposent à partir du 19 août à des amendes.

Mais les propriétaires de véhicules concernés par le rappel ont encore le plus grand mal à obtenir un rendez-vous dans un garage ou une concession pour retirer les airbags défectueux. Les témoignages ne manquent pas. Moins d'un an après avoir acheté la voiture de sa fille, Ana-Luisa, une Alsacienne de 45 ans, découvre qu'elle fait partie des campagnes de "stop drive". "On a pris rendez-vous directement au garage le 16 juin, pour le 18 août, soit deux mois après", raconte-t-elle. Mais, à la dernière minute, son garagiste annule, car il n'a pas les pièces de rechange.

"J'attends qu'on me rappelle"

"Je suis allée chez le concessionnaire demander une voiture de remplacement. Ils n'en ont pas", dit Ana-Luisa. "Je leur ai demandé de me mettre une voiture de location à disposition, mais la personne qui s'occupe des airbags Takata ne savait pas comment faire. J'attends toujours qu'on me rappelle", poursuit-elle

Certains concessionnaires évoquent un stock de pièces de rechange réduits face aux nombreuses demandes. Un argument qui agace Maryse-Hélène Marloux, fondatrice du collectif Scandale airbags Takata. "Le scandale des airbags défectueux Takata, ça fait plus de dix ans qu'on en parle ! Ce n'est pas possible de ne pas avoir assez d'airbags, ils avaient onze ans pour s'organiser, s'insurge-t-elle. Ce n'est pas logique, ni normal. L'arrêté ministériel prévoit des stocks minimum obligatoires dans chaque concession." Elle en appelle donc au gouvernement pour faire appliquer la loi, qui prévoit des amendes en cas de non-respect des délais de rendez-vous.

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