Une étude relance le débat sur la nocivité des OGM
Une recherche française, rendue publique aujourd'hui, démontre que des rats nourris avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres.
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SANTE - Des rats nourris au maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres. Voici le résultat d'une étude française, dévoilée mercredi 19 septembre par la revue internationale Food and Chemical Toxicology (lien en anglais). Ces travaux de recherche ont immédiatement fait réagir les opposants aux organismes génétiquement modifiés et le gouvernement.
Une mortalité multipliée par deux
Pour cette étude, deux cents rats ont été alimentés pendant deux ans soit avec un maïs OGM NK603 seul, soit avec ce maïs OGM traité au Roundup, soit avec du maïs non OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde. Deux produits (OGM et Roundup) qui sont la propriété du groupe américain Monsanto.
Les scientifiques ont observé "deux à trois fois plus de mortalité chez les femelles traitées" et "deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes", détaille Gilles-Eric Séralini, professeur à l'université de Caen, qui a dirigé l'étude, financée notamment par les fondations Ceres et la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès pour l'homme.
"Le premier mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. La première femelle huit mois avant", poursuit le chercheur. Chez les mâles, les tumeurs apparaissent jusqu'à 600 jours avant, sur la peau et les reins, et chez les femelles en moyenne 94 jours avant, au niveau des glandes mammaires. Certaines sont plus grosses que des balles de ping-pong.
Du pain bénit pour les anti-OGM
"Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM", lance José Bové. L'eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts en profite pour demander à la Commission européenne de "suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture" accordées au maïs OGM MON 810 produit par Monsanto et à la pomme de terre Amflora créée par BASF.
A la lumière de cette nouvelle étude toxicologique, l'écologiste considère en outre que les données fournies par les multinationales productrices d'OGM "sont tout simplement biaisées et ne reposent pas sur des travaux scientifiques sérieux et fiables". Il demande donc aux agences nationales et européennes de sécurité alimentaire de réaliser de nouvelles études.
Du grain à moudre pour le gouvernement
Cette étude "conforte la position qui était la nôtre", a commenté mercredi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Il a appelé à une "réforme profonde" des procédures d'homologation des cultures génétiquement modifiées dans l'Union européenne pour les rendre "beaucoup plus strictes". Avec son homologue de l'Ecologie, Delphine Batho, il a précisé avoir "immédiatement saisi" l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), pour réclamer une "vérification" de l'étude.
En février 2008, la France avait actionné la clause de sauvegarde pour suspendre les cultures OGM sur son territoire en arguant de préoccupations environnementales. Mais en septembre 2011, la Cour européenne de justice a invalidé cette clause sur des arguments techniques. Le gouvernement a alors pris en mars, juste avant les semis, une mesure conservatoire "d'interdiction temporaire" des cultures OGM, confirmée par le Conseil d'Etat en mai.
Bruxelles s'en mêle
La Commission européenne a annoncé mercredi avoir demandé à l'agence chargée de la sécurité des aliments en Europe d'examiner l'étude. "Nous n'avons pas lu l'étude, mais nous allons le faire et nous avons demandé à l'Agence européenne de sécurité des aliments de se saisir du dossier", a déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé. "Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tirerons les conséquences."
Quelles seraient-elles ? Selon le porte-parole, la première serait le gel de l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée au géant américain Monsanto pour sa semence OGM MON 810.
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