Le poisson-lion, une menace colorée qui envahit la Méditerranée

Publié le 03/09/2025 17:09 Mis à jour le 03/09/2025 18:03

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France 2 - A. Lay, R. Schapira, M. Huguet, L. Pensa - Édité par l'agence 6médias

France Télévisions

Venimeux, vorace et sans prédateur naturel en Méditerranée, il bouleverse les écosystèmes et inquiète pêcheurs et biologistes. La seule solution pour limiter sa prolifération ? Le manger.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

À l'observer nager et se pavaner dans les eaux turquoise sur la côte grecque, on pourrait croire qu'il est inoffensif, simplement beau. Au milieu des nageurs, il attire les regards par ses couleurs flamboyantes et son allure majestueuse. Pourtant, le poisson-lion cache un secret : ses épines sont venimeuses et, surtout, il est extrêmement invasif.

Les pêcheurs grecs peuvent en témoigner. "Il est magnifique. Le problème, c'est qu'il mange les œufs de tous les autres poissons. Aujourd'hui, on a pêché une cigale de mer, trois, quatre bons poissons, un mérou, un denté. Le reste, ce n'est que du poisson-lion" raconte l'un d'entre eux.

Un prédateur sans rival en Méditerranée

En Méditerranée, le poisson-lion règne en maître. Sans prédateur naturel, il peut manger jusqu'à six fois son poids et se reproduit presque toute l'année, mettant ainsi en péril la biodiversité locale. Originaire de l'océan Indien, il prolifère notamment à cause du réchauffement climatique. En Europe, présent également en Italie, il pourrait atteindre la France d’ici deux à trois ans.

Pour limiter ses dégâts, une seule solution existe : le manger. "Il faut commencer par enlever les épines les plus dures et les plus dangereuses, car elles font très mal. Ils mangent seulement des petits poissons jeunes qui n'ont pas encore de métaux lourds dans le corps. Donc sa chair est excellente", explique un bénévole d'une association écologiste italienne.

Idéal pour être dégusté en carpaccio, le poisson-lion est à la fois économique et délicieux. Reste à savoir si ses qualités gustatives suffiront à séduire les consommateurs pour compenser les ravages qu’il cause.