Avec au moins 96 ours détectés, le plantigrade "poursuit son développement" dans les Pyrénées

Toutefois, l'avenir de l'ours n'est pas garanti, souligne la direction de l'Office français de la biodiversité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un ours au parc animalier des Angles, qui rassemble les animaux sauvages présents dans les Pyrénées, le 21 août 2024. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / AFP)
Un ours au parc animalier des Angles, qui rassemble les animaux sauvages présents dans les Pyrénées, le 21 août 2024. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / AFP)

L'ours est bien installé dans les Pyrénées. La population d'ours bruns "poursuit son développement", avec au moins 96 individus détectés sur l'ensemble du massif en 2024, selon le décompte officiel annuel, publié jeudi 13 avril, par l'Office français de la biodiversité (OFB), qui coordonne en France le Réseau ours brun et établit un bilan en collaboration avec les services espagnols et andorrans. Le Réseau ours brun a aussi recensé "13 portées totalisant 22 oursons de l'année". Pour autant, la pérennité de la présence de l'animal n'est pas garantie.

En 2023, ils étaient au moins 90 individus, selon le décompte établi avec différentes méthodes de suivi, comme l'analyse génétique d'échantillons de poils et de crottes. La population d'ours poursuit ainsi un développement régulier avec un "taux d'accroissement moyen annuel entre 2006 et 2023" estimé "à +11% pour l'ensemble des Pyrénées", selon le rapport annuel du Réseau ours brun. Soit un rythme de doublement de la population tous les six ans.

Une étude sur les effets de la consanguinité

Mais "on ne sait pas si l'année 2025 va continuer sur cette tendance là ou pas" et "à ce stade, on ne peut pas dire si c'est une population pérenne", souligne auprès de l'AFP la direction de l'OFB. L'état de conservation d'une population se mesure en effet non seulement par des éléments quantitatifs, mais aussi qualitatifs comme "sa capacité notamment à résister à des maladies, au changement climatique, à un changement de nourriture ou à des événements extérieurs". Ainsi, la diminution de la diversité génétique "pourrait potentiellement altérer cette dynamique dans les années futures", met en garde le Réseau ours brun.

Une étude est actuellement menée pour quantifier les effets de la consanguinité sur la démographie des ours des Pyrénées, avec des résultats complets attendus fin 2026. Ce risque pousse les associations de défense de l'ours à réclamer à l'État de nouveaux lâchers. En 2020 et 2021, quatre ours avaient été illégalement tués et n'ont pas été remplacés. Quatre mois de prison avec sursis ont récemment été requis à l'encontre d'un chasseur, poursuivi pour "destruction d'espèce protégée" après avoir accidentellement abattu l'ourse Caramelles, lors d'une battue au sanglier non autorisée, en 2021. Le rapport dénombre par ailleurs 310 attaques d'ours sur le bétail et 14 attaques sur les ruchers en France en 2024, contre respectivement 349 et 7 en 2023.

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