: Reportage "Merci d'être là, je ne pensais pas vous trouver" : le centre d'appel de SOS Amitié mobilisé toute la nuit de Noël
Pour les bénévoles de l'association SOS Amitié, la nuit de Noël est une nuit comme les autres. La plateforme d'écoute reste active et reçoit de nombreux appels.
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Le service national d'aide par l'écoute, SOS Amitié était actif le dimanche 24 décembre, comme tous les jours de l'année, 24 heures sur 24. Malgré la période des fêtes, tout le monde n'a pas forcément le moral au plus haut. Certains peuvent avoir des idées noires. Pour leur répondre, les écoutants de l'association sont restés mobilisés toute la nuit.
Pas de décoration de Noël, ni de champagne dans le bureau de Constance, situé dans un centre d'appels à Paris : rien ne laisse penser que nous sommes le 24 décembre. On a beau être le soir du réveillon, les appels s'enchaînent à son poste : "SOS Amitié bonsoir..."
Le sentiment de solitude
Le sujet du Réveillon n'est pas systématiquement abordé : "Ah vous avez acheté un chiot ? C'est quoi comme chiot ?", répond Constance à un de ses interlocuteurs. Mais par moment, le thème est évoqué : "Vous avez votre fils (...) Vous formez une famille. Il arrive à quelle heure ? (...) En attendant, vous allez dîner ?" L'écoutant n'aborde jamais le sujet de lui-même, mais, régulièrement, il finit par arriver dans la conversation, explique Constance, 28 ans : "Parfois, c'est au détour d'un problème personnel qui n'a rien à voir avec Noël, mais ça peut être aussi le sujet de conversation principal de nous parler d'une souffrance qui est liée à Noel. Ça peut être un sentiment de solitude qui est lié à l'absence d'une personne en particulier."
Et il n'y a pas que des personnes isolées qui appellent un soir de réveillon. "Il y a aussi celles qui se sentent seules ; qui peuvent être très entourées mais, même avec leur entourage, elles pensent qu'elles ne peuvent pas dire ce qu'elles ont à dire, explique Laurent Le Botèrve est président d'SOS Amitié Paris Île-de-France. Donc elles ont ce sentiment de solitude, il faut qu'elles puissent le partager avec quelqu'un et ce n'est pas avec leur entourage qu'elles peuvent le faire et donc c'est pour ça qu'elles nous appellent."
Une quarantaine d'écoutants partout en France
Pour décrocher le téléphone, ils sont une quarantaine partout en France à être mobilisés ce soir-là. C'est le cas de Françoise, 74 ans. Pour elle, c'est naturel : "Ça me paraît absolument indispensable. On est une association et il faut qu'on couvre cette période et donc il faut que chacun dans la mesure de ses disponibilités le fasse. Moi il se trouve que le 31 je ne peux pas, mais le 24 je peux, donc je fais le 24." Même si elle a un stock de chocolat, pas question de se faire un bon repas en même temps : "Je donne du temps et je le donne vraiment. Sinon je ne le fais pas."
En tout cas sa présence est importante et ses interlocuteurs lui font remarquer : "Ils disent merci d'être là, je ne pensais pas vous trouver !" Au total, le soir du 24 décembre, Françoise aura été au téléphone durant environ 4 heures.
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