Barbe arrachée, prestation mal payée... Les pères Noël livrent leurs pires souvenirs
Insultés, sous payés et travaillant dans des conditions difficiles, ceux qui enfilent le costume rouge et portent la barbe blanche passent parfois des journées compliquées.
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"Vous êtes à l’aise avec les enfants, d’un certain âge, de préférence une personne grande et corpulente." Voici les critères mis en avant sur Pôle emploi pour recruter des pères Noël. Une fois ces conditions remplies, le plus dur reste à venir. S’ils restent souriants et aimables, certains pères Noël bouillonnent à l’intérieur. A force de voir leur barbe être arrachée par un enfant turbulent, le costume taché par une glace vanille-chocolat, et se faire enguirlander par certains parents, il y a de quoi avoir les boules.
Franceinfo a recueilli les témoignages de ces bonshommes rouges qui partagent leurs pires expériences.
"T'es ridicule avec ton costume, t'existes pas !"
"Mes pires souvenirs ? Un vomissement sur le costume, l'enfant qui pleure et m'arrache la barbe, mon pantalon qui descend sans que je m'en rende compte..." Quand on les interroge, ceux qui endossent au mois de décembre le costume rouge ont tous des anecdotes. Il y a ces enfants "qui font la gueule, qui veulent pas prendre la photo, mais qui sont forcés par les parents pour avoir leur souvenir", cite Tristan, 22 ans, qui a fait le père Noël en job d'étudiant en 2012.
Il y a aussi ces enfants qui ne croient plus au père Noël. "On en a un ou deux par jour comme ça", raconte Alain. Ce "pro du spectacle, à la fois chanteur, comédien, maquilleur et père Noël", comme il se décrit, est embauché par des particuliers, des magasins ou des photographes. Il endosse le costume rouge depuis déjà 50 hivers en région parisienne. Quand on lui demande son âge, il prend sa voix de père Noël et répond : "273 ans !" Puis, il finit par avouer ses 68 ans. Son pire souvenir ? "Un jour, un enfant s’approche de moi et me dit : 'T’es ridicule avec ton costume. T’existes pas, ta barbe elle est fausse !, se souvient Alain. Je lui ai répondu qu'il pouvait tirer dessus, ce qu’il a fait. Et là, rien ne bouge… 'Oh pardon, j’espère que je ne vous ai pas fait mal', m’a-t-il répondu." Pour ce père Noël, il faut toujours répondre avec le sourire. "Environ 90% des enfants sont quand même très gentils et émerveillés devant la légende du père Noël", conclut-il.
"L’enveloppe baisse chaque année"
Clown pour les anniversaires, et père Noël depuis quinze ans pour les fêtes de fin d'année, Bertrand enfile divers costumes pendant l'année en tant qu'intermittent du spectacle. "L'enveloppe baisse d’année en année, regrette cet intermittent du spectacle qui habite et travaille en région parisienne. Sur un déplacement, je vais facturer 100 euros la journée." D’après lui, il y a de plus en plus de concurrence déloyale entre des pères Noël bénévoles et ceux, non déclarés, qui ne demandent que 50 euros pour une soirée à domicile.
Enlevez les taxes, le pressing pour mon costume, que je lave toutes les deux prestations à 40 euros, les frais d’essence pour les déplacements… Bref, à la fin, il ne me reste que 20 euros dans la poche
S’ajoutent à ceci des animations de plus en plus complexes et des demandes de plus en plus irréalisables. "On me demande de faire de la sculpture de ballons, mais on ne peut pas tout faire. Etre père Noël, c’est un vrai travail d’acteur et les ballons, ça ne va pas du tout avec l’effet, ça fait clown !", s'énerve-t-il. Il lui est également déjà arrivé d’être appelé pour une demi-heure de prestation seulement. "Avec ça, je perds ma journée !", grince-t-il.
"Le vide intersidéral"
L’attente, longue, interminable. C’est aussi ça, le quotidien d’un père Noël. Pas l’attente du 24 décembre pour distribuer ses cadeaux, non, l’attente d’un visiteur. Tristan a enfilé la barbe et les lunettes rondes pendant deux semaines, en 2012, pour l’association des commerçants de son village, en Seine-et-Marne. Sur son traîneau et au milieu du marché de Noël, les journées peuvent parfois devenir très longues. "Je me suis beaucoup ennuyé. Il n’y avait pas foule, les gens venaient à la pause de midi jusqu’à 13-14 heures. Après ? Le vide intersidéral. Et ils revenaient à l’heure de sortie de l'école, vers 17 heures", se souvient-il.
Entre-temps, le costume qu’on lui prêtait n’était pas d’un grand soutien : "Il faisait froid et je passais mon temps à aller me cacher sous la tente en attendant que les gamins arrivent. Il faut dire que le déguisement n’était pas le plus épais du monde."
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