"Toute la famille va se retrouver grâce à ces œuvres" : l'incroyable histoire derrière les deux tableaux spoliés par les nazis qui rejoignent le musée du Louvre
Ces deux tableaux, qui datent du 17e siècle, ont été saisis par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale à la famille Javal. Restitués aux ayants droit, 80 ans après, ces derniers les ont confiés au Louvre dans une donation exceptionnelle.
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C’est une première. Jamais la restitution d’œuvres spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale n’a été suivie d’une donation à un musée. Deux tableaux du 17e siècle, spoliés il y a 80 ans par les nazis et qui viennent d’être restitués aux ayants droit de leur propriétaire, rejoignent les collections du Musée du Louvre. Ils ont fait l’objet d’une donation exceptionnelle.
"Ce qui est important pour le Louvre, c'est que cette donation est une manière aussi de conserver la mémoire de la spoliation dans le musée le plus visité au monde", se réjouit Sébastien Allard, qui dirige le département des peintures au Musée du Louvre.
"Se repencher sur l'histoire de notre famille"
Leur propriétaire d’alors, Mathilde Javal, a aujourd’hui 48 ayants droit, qui donc ont choisi de faire donation au Louvre de ces deux natures mortes de peintres hollandais et allemands. Ces tableaux, volés en janvier 1944 par les nazis dans un hôtel particulier parisien, puis rapatriés en France en 1946, attendaient, depuis au cœur de Paris, de retrouver leur propriétaire. "Ça a pris du temps mais c'est important que ça se fasse d'un point de vue mémoriel. Ça permet de se repencher sur l'histoire de notre famille", confie Isabelle, qui fait partie des ayants droit. Une histoire de famille tragique : cinq membres de la famille Javal sont morts en déportation. Il a fallu dix années pour faire aboutir le dossier de restitution ouvert en 2014 par le ministère de la Culture et le Musée du Louvre.
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Le travail d'enquête afin de retrouver les 48 ayants droit dispersés dans dix pays n’a pas été facile. Certains d'entre eux n’ont d'ailleurs pas tout de suite songé à la donation. "Ils ont évoqué plusieurs pistes dont une vente au profit d'œuvres mémorielles", indique David Zivie, qui dirige la mission de recherche sur les biens spoliés au ministère de la Culture.
"Mais finalement, ce qu'ils voulaient c'est vraiment que ces œuvres restent ensemble et qu'elles soient les porteuses de la mémoire de cette famille et notamment des cinq membres de la famille qui ont été déportés et assassinés."
David Zivie, du ministère de la Cultureà franceinfo
Léguer ces tableaux au Louvre s'est donc imposé pour que perdure la mémoire des disparus. Ils sont présentés à partir de demain dans une exposition racontant l’histoire de la famille Javal.
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Une famille qui retisse aujourd’hui des liens brisés par la guerre, comme en témoigne Isabelle : "On a réussi à créer quelque chose avec le reste de la famille. On va se rencontrer pour la première fois pour beaucoup. Ça, je trouve que c'est une très belle chose parce que ça signifie que toute la famille va se retrouver grâce à ces œuvres."
À l’issue de l’exposition en janvier, les deux natures mortes rejoindront les collections flamandes et hollandaises du musée du Louvre. Des textes explicatifs seront alors apposés à côté des tableaux.
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