Grand débat chez Hanouna : "On ne répond pas à des problèmes politiques de 2019 avec des solutions de 1999" estime Marlène Schiappa
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Lors des questions au gouvernement au Sénat, Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Egalité entre les femmes et les hommes, a réagi face aux critiques concernant sa participation à une émission de Cyril Hanouna. Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur a, lui, été interpellé au sujet d’une mesure particulièrement décriée : la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires.
Lors des questions au gouvernement au Sénat, interrogée par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio concernant sa participation et co-animation à l’émission de Cyril Hanouna, “Balance ton post” consacrée au grand débat, Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Egalité entre les femmes et les hommes, répond : “Pardon de mon étonnement, mais je trouve assez surprenante l’espèce de mise en abîme dans laquelle vous nous plongez, parce que vous déplorez que l’on parle à Cyril Hanouna et vous-même vous consacrez votre temps de parole au Sénat, à parler de Cyril Hanouna (…) Vous auriez pu parler de sujets dits “sérieux”.”
« Faites dans la modération pour une fois »
Marlène Schiappa s’interrompt alors face au brouhaha des sénateurs, dans l’hémicycle. “Faites dans la modération pour une fois” lui lance le président du Sénat, Gérard Larcher.
La secrétaire d’État poursuit : “Il y a des centaines de milliers de personnes qui regardent toutes les semaines l’émission de Cyril Hanouna. Est-ce que ces centaines de milliers de personnes sont des citoyens comme vous et moi, comme les gens qui écoute France Culture, comme les gens qui regardent Arte ? (…) Il n’y a pas de citoyens de seconde zone, Madame la sénatrice. Le mépris de classe d’une intelligentsia et d’une forme d’élite politique, qui voudrait s’arroger la seule responsabilité politique et la seule capacité à accéder au débat politique et au débat public, c’est ce mépris de classe, qui a nourri en partie le mouvement des “gilets jaunes (…) Je crois que l’on ne répond pas à des problèmes politiques de 2019 avec des solutions de 1999. Ne vous en déplaise.”
Ce à quoi lui a répondu la sénatrice du Val-d’Oise : “Ne soyons donc pas surpris qu’avec ce type de mélange des genres, les Français soient de plus en plus critiques à l’égard de leurs élus (…) La politique vaut mieux que cela (…) Comment aurions-nous pu imaginer un jour, mais c’est vrai c’était un autre temps, Françoise Giroud coanimer une émission avec Guy Lux ou avec Léon Zitrone ?”
Le nombre de morts sur la route aurait diminué de 13% par rapport à 2017
Autre sujet abordé lors des questions au gouvernement du 22 janvier, celui de la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires. Cette mesure, en vigueur depuis le 1er juillet 2018, crispe tant les Gilets jaunes que certains sénateurs. Le sénateur LR Jean-Marc Boyer a ainsi appelé le gouvernement à s’en remettre au travail établi par son collègue Michel Raison (LR), à savoir “cibler l’instauration des 80km/h sur les tronçons accidentogènes, par décision du président du département et du préfet, et “ préserver les 90km/h sur le reste du réseau routier départemental”. Une solution qui se veut “plus intelligente”, “plus pragmatique” et “plus acceptable”, tel le souhait formulé par Emmanuel Macron à l'ouverture du grand débat public, le 15 janvier dernier.
Mais Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, semble convaincu de l'efficacité de la limitation à 80km/h sur les routes secondaires. Chiffres “provisoires” à l’appui : le nombre de morts sur la route aurait diminué de 13% par rapport à 2017, sur la période du 1er juillet au 31 décembre 2018. “Il nous appartiendra de prendre en compte les effets induits de cette mesure : temps de déplacement, effets sur la consommation en carburant et sur la cohabitation entre voitures et poids lourds”, ajoute Laurent Nuñez, qui annonce avoir demandé une étude à ce propos à la délégation ministérielle à la sécurité routière.
Pour enfoncer le clou, le secrétaire d’Etat rappelle que “remonter la vitesse sur un axe, si telle devait être la décision prise, c'est accepter de voir l’accidentalité remonter”. Et cela relève de la responsabilité des “gestionnaires de voirie”, à savoir les présidents de conseil départemental, “dont l’avis sera précieux”.
Des arguments qui ne suffisent pas à convaincre sur les bancs de l’hémicycle. “Nous ne vous demanderons pas de reculer, mais de vous adapter à la réalité de nos territoires et d'envoyer un signe d'apaisement”, insiste Jean-Marc Boyer . Et d’appeler, pour conclure, le gouvernement à “la raison”.
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