Une comédie musicale enlevée sur le harcèlement à l'école à voir à l'Opéra Bastille
Une comédie musicale pour lutter contre le harcèlement à l'école ? Original, sans doute, mais "Rose & Rose", joué entièrement par des jeunes du CREA d'Aulnay-sous-Bois, est un spectacle bien dosé entre humour et gravité qui donne envie de se battre. A voir du 21 au 28 janvier dans l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille.
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Le spectacle raconte un calvaire sans être glauque
Le soir, Rose dessine son "autoportrait en colère" dans sa chambre. Un jour, le dessin s'anime, prend vie, la remplace au collège et va tenter de renverser la situation. Projections vidéos sur le mur de la scène (avec les dessins de Rose) ou les éléments du décor, chansons, ballets, figures de danse hip-hop : les scènes se succèdent à un rythme endiablé, évoquant tour à tour la détresse de Rose, la cruauté de ses bourreaux (et l'indifférence complice des autres élèves) et l'aveuglement des adultes.
"Mais ce n'est jamais glauque", souligne Louna, 16 ans, qui participe à la comédie musicake. Car le tour de force du spectacle est d'insuffler peu à peu à son personnage l'envie de se battre, à travers son double, "Double Rose", incarnée par une autre adolescente.
Le double de Rose est vive et se bat
Dessinée à la va-vite, Double Rose a une bouche de travers et un défaut de prononciation, qui ne l'empêchent pas d'avoir un sacré bagout. "Le sujet est sombre. Mais Double Rose apporte un décalage, de l'humour. Elle est vive, pleine d'énergie et va mener toute la pièce", explique Jean-Michel Fournereau, le metteur en scène."Elle a la gnaque, ce que n'a plus la première Rose, détruite par les agressions. Elle représente l'étincelle (qui subsiste) dans chaque enfant, même agressé, et qu'il faut réveiller pour lutter", renchérit Didier Grojsman, le fondateur du CREA et directeur musical.
Tous les rôles, y compris ceux des adultes, sont tenus par les jeunes de la troupe. Des non-professionnels qui fournissent une prestation de haut vol, après une année de répétitions à raison de plusieurs heures par semaine, encadrés par le danseur Ibrahim Sissoko, auteur des chorégraphies, le metteur en scène, le directeur musical et les musiciens de l'orchestre.
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Changer de regard sur le harcèlement, ne pas être complice
"Rose et Rose" ne véhicule pas un message moralisateur ou pesant mais tous les participants au spectacle disent avoir changé de regard sur ce phénomène. Adultes et jeunes doivent "être attentifs" et les victimes "ne pas avoir peur de parler", dit Jean-Michel Fournereau.Pour Jonas, un des acteurs, "le harcèlement peut être très subtil et on peut s'en rendre complice en restant silencieux. C'est tellement facile de ne rien faire. Mais en fait, c'est horrible!". Jeanne, qui incarne Double Rose, évoque le phénomène de groupe et la facilité avec laquelle des jeunes, "pourtant gentils", peuvent "se laisser entraîner". La première chanson du spectacle s'appelle "La meute", rappelle-t-elle.
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7% des collégiens se disent sévèrement touchés
"Rose et Rose" a été créée en octobre 2016 et montrée à plusieurs reprises au théâtre Jacques-Prévert d'Aulnay, lieu de résidence de la compagnie. Ses représentations à Bastille accueilleront de nombreux scolaires, mais Didier Grojsman regrette le peu de contacts avec l'Education nationale. Le spectacle "aurait pu être filmé et projeté dans des écoles", avance-t-il.Selon des études, 7% des quelque 3,2 millions de collégiens français se disent victimes de harcèlement "sévère". La prise de conscience en France s'est effectuée avec quelques années de retard sur les voisins européens mais le dispositif de lutte, mené par le ministère de l'Education, s'étoffe depuis le début des années 2010.
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