Festival d'Avignon : c'est l'heure du premier bilan pour Olivier Py
Alors que le Festival d'Avignon s'achève dimanche 27 juillet, Olivier Py publie un premier bilan de cette 68e édition. Malgré 300 000 euros de pertes dues aux grèves, le directeur du festival se dit satisfait des chiffres de fréquentation, dans un "contexte général chaotique" marqué par les revendications des intermittents du spectacle et les caprices de la météo.
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En dépit des menaces d'annulation liées au conflit des intermittents du spectacle et du mauvais temps, la 68e édition du Festival d'Avignon a bien eu lieu. 12 représentations ont tout de même été annulées pour grève, et 2 pour intempéries, soit un total de 300 000 euros de pertes, selon le bilan publié samedi.
277 représentations sur les 289 prévues
"Le festival a eu lieu, grâce à l'effort collectif des salariés qui se sont battus pour qu'il ait lieu, et grâce au public, qui n'a pas lâché dans une situation extrêmement difficile", a indiqué à l'AFP Olivier Py, dont c'était la première édition en tant que directeur du festival.La fréquentation a atteint 90% avec 107 992 places vendues, "ce qui dans le contexte général chaotique me semble vraiment incroyable, c'est pour ça que je remercie le public", a-t-il souligné. Elle s'était établie l'an dernier à 95%, dans un contexte parfaitement normal. Trois journées de grève, les 4, 12 et 24 juillet, ont eu lieu cette année à l'appel de la CGT-Spectacle et de la Coordination des intermittents et précaires, en lutte contre la nouvelle convention chômage qui durcit les règles d'indemnisation des intermittents.
La mobilisation a atteint un pic le 12 juillet, avec 9 représentations annulées, avant de s'essouffler. 277 représentations ont eu lieu, sur les 289 prévues, réduisant le nombre de places de 129 288 à 120 656. Deux spectacles annulés ont pu être reportés.
Le retour au texte
"Je rêvais d'un festival politique, je crois que je l'ai eu !" a lancé Olivier Py lors de sa conférence de presse. Politique, il le fut de bout en bout, avec les actions d'information des intermittents au début ou à la fin de chaque spectacle, chaleureusement applaudies par le public. Politique sur le fond également, avec des pièces posant un regard critique sur la société, comme "Nature morte", du Grec Manolis Tsipos, et "Solitaritate" de la Roumaine Gianina Carbunariu.
Sur le plan artistique, cette première édition d'Olivier Py marque un incontestable retour au texte, dont certains déploraient ces dernières années qu'il soit supplanté par la performance. Au risque de paraître bavard, le 68e Festival d'Avignon aura montré beaucoup de pièces de facture classique, au premier chef celles montées par Olivier Py, le joyeux, mais dithyrambique "Orlando" et le très sombre "Vitrioli".
Un "Hypérion" de 5 heures arides présenté par Marie-José Malis a découragé plus d'un festivalier. Mais le "Henry VI" de Shakespeare en 18 heures, pari fou du jeune metteur en scène rouennais Thomas Jolly, a emporté tous les suffrages.
"Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités"
"Cette lourde perte aura un impact sur la prochaine édition", estime le directeur du festival. La vente des billets a souffert des craintes d'annulation : "On a eu une baisse de l'achat des places de 6% au début du festival, au moment où les gens ne savaient pas s'il aurait lieu ou pas", précise Olivier Py. "C'est une baisse qui a impacté les spectateurs venant des autres régions, alors que les Avignonnais ont bien acheté les places".
"Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités parce que sinon on ne pourra pas faire un festival à l'identique l'année prochaine, il faudra choisir entre l'action sociale (un travail important est mené avec les collèges et lycées notamment) la production des spectacles, ou un festival plus court", souligne le directeur. Le budget du Festival d'Avignon est de 12 millions, mais la partie affectée à la création est "d'un peu moins d'un million, c'est-à-dire qu'on perd un tiers de cette marge", constate Olivier Py.
Olivier Py n'a donné aucune indication sur la programmation de 2015, attendant sans doute de savoir quelle sera la réponse du ministère de la Culture à son appel.
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