Avec l'adaptation de "Retour à Reims", le théâtre fait écho aux "gilets jaunes"
Il n'a fallu que quelques semaines pour que le théâtre s'empare des "gilets jaunes": quelques heures avant l'acte 9 du mouvement contestataire, s'est ouvert vendredi à Paris un spectacle d'une résonance presque irréelle avec l'actualité. Il s'agit de "Retour à Reims" de Thomas Ostermeier, adapté de l'essai du sociologue Didier Eribon, donné au Théâtre de la Ville.
"Ils ont besoin d'être entendus"
"Vers qui les exploités et les démunis peuvent-ils se tourner pour se sentir exprimés?" demandait le sociologue dans l'oeuvre à la fois autobiographique et sociologique, parue il y a dix ans. "Ils ont besoin d'être entendus", s'exclame en écho un personnage du spectacle, face à des images de "gilets jaunes" projetées sur grand écran dans la pièce, qui évoque "ronds-points bloqués" et "rues fermées".
Une réflexion sur le déterminisme social
Un spectacle entre documentaire et théâtre
Puis le spectacle bascule pour devenir plus politique, en montrant un discours du dirigeant communiste Jacques Duclos, des images de Mai 68, des manifestations de la gauche en France et en Europe mais aussi de récentes photos de "gilets jaunes" devant l'Arc de Triomphe, d'Emmanuel Macron auprès de François Hollande ou encore d'une entrée d'usine avec une affiche électorale de Marine Le Pen de 2017.
Thomas Ostermeier parlait en 2017 sur Arte de son adaptation de "Retour à Reims" et de la culpabilité de la gauche
Et si l'extrême-droite gagnait les élections ?
"Et si c'est l'extrême-droite qui gagnait les élections dans trois ans?" s'inquiète le personnage de l'actrice Irène Jacob. "On n'aura plus de subventions pour faire ce genre de films; ça t'angoisse pas?" lance-t-elle au réalisateur (Cedric Eeckhout). Celui-ci s'insurge contre la manière dont certains médias montrent que les "gilets jaunes" sont "infiltrés par l'extrême-droite". Le rapppeur Blade MC Alimbaye joue un technicien et chante des chansons évoquant un "Hexagone jaune" et des "jeunes en ébullition"."L'échec de la gauche"
Ostermeier, qui a eu l'idée de l'adaptation "lorsque Trump est arrivé au pouvoir", confie que le texte d'Eribon a un écho personnel: ce fils d'une vendeuse et d'un soldat a ressenti la même "honte sociale" si bien décrite dans l'essai. "L'alcoolisme et la violence à la maison j'ai connu ça, c'est pour cela que j'ai été touché".
Didier Eribon présent à la première a été chaleureusement applaudi sur scène. Mais le spectacle a été rattrapé par l'actualité: la représentation de ce samedi a été reportée à dimanche en raison de la difficulté d'accès en cas de manifestations.
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