"Je fais les mêmes vannes sur scène que je ferais avec mes potes dans une soirée" : l'humoriste Artus sera à Paris La Défense Arena en mars 2026

C'est devenu l'un des comédiens français les plus populaires, notamment avec le succès de son film sur le handicap, Un p'tit truc en plus, présenté sur la Croisette en 2024 et nommé aux César 2025 : Artus est l'invité du "20 Heures" jeudi 4 septembre. L'occasion pour Léa Salamé d'aborder le prochain défi de l'humoriste, qui s'offre deux dates, les 27 et 28 mars 2026, à Paris La Défense Arena.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Léa Salamé : Vous passez après le Premier ministre, c'est pas mal, non ? Vous aviez dit un jour qu'il serait bien qu'il y ait un président avec "un petit truc en plus". Ça voulait dire quoi ?

Artus : Un président avec un petit truc en plus parce que mes acteurs, par exemple, ont une simplicité dans le bon sens du terme qui, je pense, nous manque un peu. Et je ne pense pas qu'ils feraient des choses moins bien.

Vous avez signé le succès phénoménal au cinéma de l'année dernière avec Un P'tit truc en plus, 11 millions de spectateurs, c'est le plus gros succès de ces 10 dernières années. Mais ça ne vous suffit pas. Vous avez lancé le plus gros pari de votre carrière, et de votre vie : Paris La Défense Arena, la plus grande salle d'Europe. C'est là où il y a les concerts des Rolling Stones, de Taylor Swift et jamais un humoriste ne l'a fait deux soirs d'affilée.

Même un seul soir...

Même un seul soir : 80 000 personnes à Paris la Défense Arena, ce sera les 27 et 28 mars prochains. En fait, vous vous prenez pour Taylor Swift, c'est ça l'histoire ?

Oui, mais on avait envie de finir le spectacle avec un côté vraiment spectaculaire. On aime bien, ma femme et moi qui me produis, parce qu'on travaille ensemble, on aime bien faire des gros shows, faire de grosses choses, et donc on avait besoin d'une grande salle. Et maintenant on espère que ça va le faire et que ça va être bien. Mais en tout cas, on a tout mis pour que ça soit un show inoubliable.

"On nous fait croire qu'on ne peut plus rire de rien et je pense que les gens ont envie de rire de tout"

Inoubliable, ça veut dire quoi ? Ça veut dire des invités ? Vous allez arriver en hélicoptère comme Johnny ?

Il va y avoir Yvan Cassar avec soixante musiciens sur scène, mes acteurs d'Un p'tit truc en plus... Il va y avoir plein d'invités, plein de surprises, et je peux assurer que ce sera un spectacle assez fou.

Les enfants adorent Un p'tit truc en plus, mais là, est-ce que vous dites ce soir aux gens qui pensent prendre leur place pour voir Artus et mourir de rire... Parce que vous êtes à mourir de rire et moi je l'ai vu, vous allez très loin sur les handicapés, le sexe, les femmes, votre poids, etc. On peut dire que ce n'est pas trop pour les enfants ?

Non, et en même temps, je pense qu'aujourd'hui, ils ont TikTok, ils ont des choses pires que mon spectacle. Alors oui, je dis des gros mots, mais en soi, je pense que ça ne va pas les traumatiser. Après, voilà, à partir de 10 ans, je pense que c'est bien. En dessous de 10 ans, c'est à vos risques et périls.

Vous aviez dit, il y a quelques mois, que les gens en ont marre qu'on décide pour eux à quelle blague ils doivent rire ou pas rire. C'est ça qui marche avec vous, c'est que vous allez très loin ?

Je pense qu'on nous fait croire qu'on ne peut plus rire de rien et je pense que les gens ont envie justement de rire de tout, de rire des différences, de rire de nos religions. Quand on le fait avec bienveillance et que les gens sont convaincus que derrière il n'y a pas de pensée négative, je pense qu'on a envie de rire de ça. Parce qu'entre potes, on le fait. Entre potes, tout le monde fait des vannes hardcores sur tous les sujets. Et dès que c'est filmé, dès que c'est en public, on est censé adoucir tout ça. Non, moi je fais les mêmes vannes sur scène que je ferais avec mes potes dans une soirée.

"Ça va être un autre rythme de spectacle"

Et comment ils vont faire les gens pour vous entendre, les 40 000 personnes, celui qui est au fond de la salle, pour comprendre la vanne ou l'entendre ?

Il y a un son dans cette salle qui est très bien. On en rajoute nous aussi pour que personne ne perde la moindre miette. Après, c'est vrai qu'il y a un truc de rythme, forcément, parce que le temps que le son arrive et que moi je le récupère, ça va être un autre rythme de spectacle. Mais nous avons vraiment fait en sorte que depuis la plus petite place, celle la plus éloignée, tout le monde profite du spectacle de la même manière.

La France est tendue en ce moment, vous le savez, avec une crise politique, économique... Vous avez l'impression que vous contribuez aussi à rassembler, qu'on peut encore rassembler, faire France ?

Je ne sais pas, c'est peut-être prétentieux de penser qu'on contribue à ça, mais j'espère que j'arrive en tout cas à faire penser à autre chose pendant un petit moment. J'espère, comme le film, qui a apporté une bulle d'autres choses, et j'espère que les gens qui viennent voir le spectacle, au moins pendant deux heures, auront autre chose dans la tête.

Comment vous avez vécu le succès phénoménal, vous personnellement, pour garder les pieds sur terre, mais aussi tous les acteurs du film qui sont devenus des stars du jour au lendemain ?

C'est surtout pour eux que je suis content du succès, parce que quand on a fait le film, ils étaient tellement persuadés justement que ça allait faire d'eux des stars, que si le film n'avait pas marché, je pense que la chute aurait été très violente. Et là, Mayane (Mayane-Sarah El Baze) qui a fait Fort Boyard, Danse avec les stars, Soso qui vient de sortir un court-métrage... Moi, j'adore quand je me connecte à l'Instagram d'Arnaud (Toupense) et que je le vois toujours avec son t-shirt, Un p'tit truc en plus, sa casquette, parce qu'il a envie justement qu'on le reconnaisse et qu'on fasse des photos avec lui. Je trouve ça génial.