La mélancolie de Schubert sublimée par le chorégraphe Preljocaj, au Théâtre des Champs-Elysées
La nouvelle chorégraphie d'Angelin Preljocaj, "Winterreise", arrive au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris les 3, 4 et 5 octobre. Nous l'avons découverte au Pavillon Noir d'Aix-en-Provence, lors des répétitions, puis lors de la première en France.
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Créée au début de l’année pour le Ballet de la Scala de Milan, cette nouvelle chorégraphie d’Angelin Preljocaj arrive enfin en France. Après trois représentations la semaine dernière à Aix-en-Provence, c’est au Théâtre des Champs-Elysées que le public parisien pourra découvrir Winterreise, les 3, 4 et 5 octobre. Nous avons eu la chance d'assister aux répétitions, puis à la première à Aix.
Du Schubert à l’état brut
Les premiers arrivés sur la scène du Grand Théâtre de Provence : le pianiste et le chanteur. Puis, petit à petit les danseurs. Douze au total, six garçons, six filles, qui durant une heure quinze, vont évoluer sur une musique sublime dans sa simplicité. Die Winterreise (Le voyage d’hiver) est considéré comme un chef-d’oeuvre du compositeur autrichien. Une partition pour voix et piano sur des poèmes de Wilhem Müller.
Une musique particulièrement mélancolique puisqu’elle raconte la marche vers la mort d’un homme éconduit par sa bien-aimée. Ce voyage intérieur, Angelin Preljocaj a voulu le raconter à son tour, sur une scène, avec, en plus des mains du pianiste et de la voix du chanteur, le corps de ses danseurs. "C’est un vrai sommet de la musique romantique allemande", nous dit le chorégraphe. "Ai-je atteint ces cimes ? je n’en sais rien ! En tout cas j’ai fait tout ce que j’ai pu pour créer avec ces danseurs quelque chose de sensible, à la fois nostalgique, mélancolique, doux, mais inquiétant aussi ".
Energie 100% contemporaine
Et sur scène, c’est effectivement tout cela à la fois. Les tableaux sont très différents les uns des autres. Les jeux de lumière permettent de créer tantôt des triptyques sur fond noir, tantôt des formes gracieuses qui se figent d’un seul coup. La mélancolie de la partition est certes présente, mais les danseurs la transcendent. On les surprend même à courir, sourire et danser d’un air guilleret.
Les costumes changent constamment, sobres et près du corps, mais parfois aussi amples et colorés. C’est un étonnant mélange de romantisme et d’art brut. Extrêmement beau. Et la qualité des danseurs est au rendez-vous. C’est tout l’attrait de la Compagnie Preljocaj. Des artistes formés au classique que le chorégraphe a façonnés à sa manière, en leur insufflant son énergie 100 % contemporaine.
Un travail permanent avec les danseurs
Quelques heures plus tôt, nous voici au Pavillon Noir, le lieu de création et de répétition d’Angelin Preljocaj. Un immense bâtiment de béton situé juste en face du Grand Théatre de Provence, et entièrement dédié à la compagnie. Chaque après-midi, le chorégraphe répète avec ses danseurs dans un immense studio aux grandes baies vitrées. Il regarde, scrute, note et corrige. Toujours avec une grande douceur. Ferme mais souriant. Il se déplace et n’hésite pas à leur montrer le mouvement qu’il attend. Il les complimente et les encourage dès qu’il le peut. Les danseurs sont totalement à l’écoute, presque sous le charme.
"C’est passionnant de travailler en création avec lui", confie Cecilia Torres Morillo, danseuse espagnole depuis sept ans dans la Compagnie. "Il utilise beaucoup d’images", renchérit Baptiste Coissieu, qui lui, travaille depuis douze ans avec Angelin Preljocaj. "Tout de suite dans le cerveau et le corps, il y a quelque chose qui se passe, et ça, c’est très agréable !". Au total, ils sont 24 danseurs, venus des quatre coins du monde. Douze d’entre eux ont été choisis pour interpréter Winterreise. Si on en croit les applaudissements nourris pour cette première à Aix- en-Provence, leur travail avec le célèbre chorégraphe n’aura pas été vain. Après Paris et le Théâtre des Champs-Elysées, cette nouvelle création partira en tournée dans toute la France jusqu’au printemps prochain.
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