"Peaky Blinders" à la Seine Musicale : le célèbre gang de Birmingham revient dans un ballet enfiévré

Après le succès de la série et avant le film en préparation, place à la danse avec "Peaky Blinders: The Redemption of Thomas Shelby". Une performance portée par des danseurs inspirés.

Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Scène du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)
Scène du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)

Le rideau s'ouvre sur les tranchées des Flandres, le sergent Thomas Shelby revient d'entre les morts. S'ensuit une danse macabre, désertée par la joie. Une part de Thomas Shelby est restée sur les champs de bataille. Vêtus d'uniformes militaires, les danseurs du Rambert Dance, la presque centenaire compagnie de Grande-Bretagne, donnent le ton et annoncent le parcours chaotique et tortueux de Thomas Shelby et de sa famille, le gang des Peaky Blinders dans l'Angleterre des années 1920.

Après le succès de la série et alors que le film est en préparation, place à la danse avec Peaky Blinders: The Redemption of Thomas Shelby à la Seine Musicale jusqu'au 30 mars. Une représentation mêlant chorégraphie et musique live.

Créé par Steven Knight, créateur de la série, chorégraphié et mis en scène par Benoît Swan Pouffer, directeur artistique de la compagnie Rambert, le spectacle est enfiévré et ne baisse jamais d'intensité, à l'image de Thomas Shelby. Une force intérieure, habitée de rage et de colère, semble guider les danseurs.

On retrouve dans ce ballet l'esthétique léchée de la série, sa bande-son originale et sa noirceur. La première partie est consacrée aux épisodes décisifs de la vie de Thomas Shelby et l'émergence de son gang devenant peu à peu un empire. La seconde laisse place aux fantômes et aux tourments de Thomas Shelby. Un univers onirique tourmenté.

Extrait du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)
Extrait du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)

Points forts de ce spectacle : les décors et les costumes qui restituent l'atmosphère et l'esprit de la série. L'ensemble est servi par une scénographie subtile et une lumière très travaillée. Sur scène, en arrière-plan, des musiciens interprètent en direct les morceaux les plus emblématiques de la saga (Nick Cave and The Bad Seeds, Radiohead, Anna Calvi, The Last Shadow Puppets, Frank Carter & The Rattlesnakes et Black Rebel Motorcycle Club). Une bande-son très rock qui insuffle une grande énergie.

Faut-il avoir regardé la saga britannique pour apprécier le ballet ? Pas forcément, le spectacle est conçu pour les initiés et pour ceux qui n'ont jamais regardé la série. Il peut aussi inciter à (re)plonger dans la série de 36 épisodes d'environ une heure (six saisons) pour suivre l'histoire du gang de Birmingham. D'où vient le nom de Peaky Blinders ? L'expression signifierait "les casquettes aveuglantes", en référence aux membres du gang Shelby qui auraient dissimulé des lames de rasoir dans les visières de leurs casquettes pour rendre aveugles ou réduire au silence leurs adversaires.

Scène du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)
Scène du spectacle "Peaky Blinders" de Steven Knight, chorégraphié par Benoît Swan Pouffer. (JOHAN PERSSON)

Comment adapter une telle œuvre en deux heures ? Benoît Swan Pouffer a demandé à Steven Knight d'inclure dans son scénario des éléments inédits sur l'aspect psychologique des personnages. Sa démarche propose un voyage accessible au plus grand nombre.

Peaky Blinders: The Redemption of Thomas Shelby est une succession de tableaux très esthétiques et un voyage musical euphorisant. Un ballet enfiévré porté par des danseurs talentueux. Captivant.

"Peaky Blinders: The Redemption of Thomas Shelby", à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt, jusqu'au 30 mars 2025

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