"La création, c'est ma façon d'exister", confie le chorégraphe Angelin Preljocaj

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 10min
Article rédigé par franceinfo - Propos recueillis par Y. Bouchikhi - Édité par l'agence 6médias
France Télévisions

Invité sur le plateau du 23h info, jeudi 26 juin, le chorégraphe Angelin Preljocaj présente "Mythologies" à La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt, sur une musique originale de l'ex-Daft Punk Thomas Bangalter.

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

Après une tournée en Australie, le chorégraphe Angelin Preljocaj, qui a été reçu à l'Académie des beaux-arts, présente Mythologies à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Franceinfo : Vous enchaînez les créations, on a l'impression que vous n'arretez jamais. Avez-vous peur du vide ?

Angelin Preljocaj : La danse, la chorégraphie et la création, en général, c'est ma façon d'exister. J'ai toujours peur de m'effacer, de disparaître. Créer, c'est une façon de rester vigilant, en vie et en connexion avec le monde et les gens qui m'entourent, les gens que j'aime et ceux que j'aime moins mais qui sont là.

On a l'impression que l'inspiration est inépuisable. La page blanche, savez-vous ce que ça veut dire ?

Oui, mais je trouve ça beau, une page blanche. Parce que c'est plein d'espoir, c'est plein de choses en devenir. C'est le silence avant la première note, c'est tout ce qui accueille et qui attend ce qui va devenir et je trouve ça magnifique.

Pourquoi aviez-vous envie de revisiter ces grands mythes ? C'est inépuisable comme source d'inspiration ?

Oui, c'est quelque chose qui nous inspire et nous apprend à vivre parce qu'il y a plein de leçons dans les mythologies. Je trouve que ça réinterroge toujours notre monde et notre actualité.

Qu'est-ce que ça dit de notre époque ?

Ça nous dit que parfois l'histoire bégaye et que ce qu'on a redouté et qu'on a découvert dans certaines mythologies, on les retrouve aujourd'hui différemment. C'est pourquoi je pense que c'est important, parce que ce sont à la fois des rituels qui nous réunissent, qui nous donnent une sorte de conscience collective, et quelque chose qui pourrait nous aider à éviter le pire. Mais, malheureusement, le pire est toujours possible.

Comment s'est faite la rencontre avec Thomas Bangalter, l'ex-membre des Daft Punk ?

J'avais déjà travaillé sur des morceaux des Daft Punk. Puis, un jour, on se parlait et on se disait que ce serait bien de faire vraiment quelque chose de nouveau ensemble, puisque j'avais utilisé des musiques existantes des Daft Punk, avec leur autorisation bien sûr. On s'est lancé là-dedans. je lui ai proposé une sorte de livret de dramaturgie avec plusieurs mythologies. Et ça l'a beaucoup inspiré. Curieusement, il voulait vraiment composer pour orchestre, d'une façon très symphonique. Il n'y a donc pas un poil d'électronique. Ce sont que des instruments naturels.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.