Avignon 2018 : "Story Water", ballet décousu et prétentieux dans la Cour d'honneur
Si le titre de ce ballet contemporain d’Emanuel Gat, "Story Water", mis en musique par l’Ensemble Modern, était en français, cela donnerait un mauvais jeu de mot éculé, Histoire d’eau. Ce chorégraphe novateur et ce grand orchestre de musique contemporaine déçoivent dans leur nouvelle création qui a partagé le public de la Cour d’honneur.
Désaccords
Emanuel Gat, promoteur d'une danse nourrie de la rue, de musiques actuelles, épris de liberté, associé au Festival de Montpellier et à Chaillot Théâtre, était très attendu dans la Cour d’honneur du Palais des Papes qui s’est transformée en cour d’horreur. L’eau de son titre, "Story Water", laissait supposer la fluidité, alors que son ballet n’est composé que de ruptures et d’oppositions.Le ballet met face à face deux groupes de cinq danseurs qui exécutent deux chorégraphies distinctes, et puis côté cour, l’Ensemble Modern interprétant des pièces de Pierre Boulez, de Rebecca Saunders et d'Emanuel Gat lui même. Il est d’emblée difficile d’apprécier les deux performances, mais pourquoi pas ? L’on croirait voir deux groupes primitifs, l’un tourné vers l’instinct, l’autre vers l’éducation. Les deux instances vont se rapprocher pour n’en former plus qu’un, au fil de rapports conflictuels internes et externes pour aboutir à une conclusion… hors sujet.
Slips, petites culottes et soutiens gorges
Emanuel Gat déclare avoir voulu laisser toute liberté à la troupe d’interpréter le ballet à sa guise au fil de l’inspiration, de sorte que chaque soir il soit différent. Il n’en ressort pas moins que lors de cette Première du 19 juillet, il en émanait un sentiment de répétition, de redondance et d’ennui. Si comprendre le sens de la pièce n’est pas le fin mot de l’affaire, la beauté n’y trouve pas plus son compte. Ces danseurs et danseuses en slip, petite culotte et soutien-gorge blancs ne flattent guère la rétine dans des mouvements saccadés, contrits, évocateurs de conflits et d'ostracisme.Le tout se conclut sur une référence à la Bande de Gaza, dont on se demande ce qu’elle vient faire là – même si le sujet conflictuel est toujours présent -, et d’une maladresse inouïe. La pièce finit sur un détournement de "Dixie’s Land" (hymne officieux de l’armée confédérale du Sud durant la guerre de Sécession) qui en rajoute, où les danseurs, après avoir enfilé des sacs poubelle japonisants, revêtent des joggings colorés hideux, dans une liesse générale. Quel cirque !
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