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Game of Thrones : les raisons d'un succès mondial

Qui va régner sur le territoire imaginaire de Westeros ? Les millions de fans de la série "Game of Thrones" sont sur le qui-vive avant le dénouement de la 8e et ultime saison attendue à partir du 15 avril en France sur OCS. Mais comment et pourquoi la série médiévale-fantastique qui a déjà remporté 47 Emmy Awards fascine-t-elle autant ?

franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)

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Publié le 07/04/2019 17:59

Temps de lecture : 4min

Emilia Clarke incarne Daenerys Targaryen dans la série "Game of Thrones". (HBO)

Grâce à son souffle épique et à sa diversité

Très noir, d'une complexité peu commune, violent, médiéval, "Le Trône de fer" n'avait pas le profil type d'un succès grand public mais son souffle épique et sa profonde dimension humaine ont attiré un public bien au-delà de la niche, masculine, des "geeks", sur la lancée du "Seigneur des anneaux" et de "Star Wars" au cinéma.

"Il y a eu des séries addictives mais jamais à ce point", soutient Lauren Christison, fan américaine enthousiaste. Selon elle, la série "trouve un écho parce que les thèmes du pouvoir, de l'amour, de la famille et des convictions sont présents dans chaque personnage".

"Le champ de l'histoire est tellement vaste qu'il peut séduire plusieurs types de téléspectateurs", observe quant à elle Lisa Woolfork, professeure de littérature à l'université de Virginie, qui propose un cours sur la série fantastique médiévale. L'intrigue politique, le drame familial, les histoires d'amour et les scènes de sexe, la fiction historique, les batailles épiques, les effets spéciaux époustouflants, la magie, tous ces styles sont représentés. De sorte que chacun peut effectivement y trouver son compte.

Parce que "Game of Thrones" commente le monde moderne

La série fait aussi "un travail incroyable pour commenter le monde moderne", "même si c'est du fantastique", remarque Valerie Garver, professeure d'histoire médiévale à l'université de Northern Illinois. Banque toute puissante, question migratoire : au-delà de son intrigue épique inspiré de l'histoire médiévale, le monde de Westeros fait régulièrement écho aux questions contemporaines.

Valérie Garver, qui a aussi donné un cours sur "Game of Thrones", cite la fameuse phrase récurrente "L'hiver arrive", qui présage d'un hiver glaciaire mais aussi d'une possible fin du monde. L'auteur des livres sur lesquels s'appuie "Game of Thrones", George R.R. Martin, a reconnu lui-même un possible parallèle avec le changement climatique.

Ce thème est d'ailleurs un élément central de la 8e et dernière saison, sous la menace du Roi de la nuit et de son armée de zombies réfrigérés.

Parce que son univers riche a tout pour perdurer

"Game of Thrones" déploie un univers créé de toute pièce, avec une précision maniaque, qu'il s'agisse des codes et des costumes ou des décors naturels. Il met en scène en outre une profusion de personnages, d'intrigues et de récits. De sorte que les 67 épisodes de la série diffusés depuis 2011 ont ouvert aux aficionados un univers d'une richesse quasiment illimitée. Qui se double d'un art du suspense savamment entretenu.

Le site de référence Archive Of Our Own (AO3) compte plus de 22.000 récits de "fanfiction", ces fictions d'amateurs dérivées de l'originale. La convention "Con of Thrones" a accueilli en 2018 environ 5.000 personnes à Nashville, selon Melissa Anelli, PDG de la société organisatrice Mischief Management, qui en attend autant en juillet cette année. "Le niveau d'investissement des fans est énorme", dit-elle.

Même si d'aucuns estiment que la série aurait pu durer encore une ou deux saisons de plus, la plupart des fans ont accepté l'imminence du dénouement, prêts au choc de qui va vivre et qui va mourir dans la saison finale. Mais pour Melissa Anelli, la passion ne s'éteindra pas le 19 mai, date de la diffusion du dernier épisode. Le sixième livre de George R.R. Martin tant attendu devrait entretenir la flamme, de même qu'une série "prequel" (située avant "Game of Thrones") à venir.