Dupont de Ligonnès, Laëtitia, Grégory : sur petit écran, les faits divers inspirent documentaires et fictions
Les faits divers continuent d'inspirer les fictions pour la télévision, portées par la fascination de plus en plus assumée du grand public.
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Il est recherché depuis près de dix ans, mais on l'a vu partout cet été, sur les plages, dans des trains, au bord des piscines... Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes en avril 2011, a inondé les réseaux sociaux, instagrammeurs et autres twittos posant avec les deux numéros du bimensuel Society qui lui étaient consacrés quand d'autres, rentrés bredouille des kiosques, s'en remettaient au hashtag #Jecherchesociety.
Réimprimés à plusieurs reprises, les deux volets de l'enquête fleuve du magazine se sont déjà écoulés à plus de 350 000 exemplaires, selon des estimations relayées par son fondateur, Franck Annese, qui vise les 500 000 ventes d'ici au 1er octobre. Preuve que la presse écrite a encore de l'avenir. Mais aussi que le fait divers, genre autrefois "méprisé" et "réservé à quelques journaux du soir", a étendu "son territoire" et "gagné en légitimité", fascinant "un public de plus en plus large", explique François Jost, spécialiste des médias et professeur à l'université Sorbonne-Nouvelle. "On n'a plus honte de dire qu'on aime ça", abonde la sémiologue Virginie Spies, rappelant que "la presse populaire du XIXe siècle en faisait déjà son miel".
Les fictions adaptées d'histoires vraies se multiplient
A la télévision et sur les plateformes, on ne compte plus les docu-séries et autres émissions dédiées au genre depuis l'emblématique Faites entrer l'accusé, tandis que se multiplient les fictions adaptées d'histoires vraies, propices, avec leurs nombreuses péripéties, au feuilleton. Et "cela fonctionne parce que ces récits nous sont familiers", leur aspect authentique "rajoutant du piment", analyse Virginie Spies. M6 lancera ainsi mardi 15 septembre en prime Un homme ordinaire, sa mini-série en quatre épisodes très librement inspirée de l'affaire Dupont de Ligonnès, dans laquelle Arnaud Ducret incarne un père qui tue toute sa famille et disparaît, une hackeuse (Emilie Dequenne) menant l'enquête en parallèle de la police.
La "tuerie de Nantes" avait déjà inspiré un docu-fiction sur la même chaîne il y a deux ans, ainsi qu'un téléfilm porté par Kad Merad sur TF1, La part du soupçon, en 2019, et plus récemment un épisode de la série documentaire de Netflix, Les enquêtes extraordinaires. Une liste que pourrait allonger l'enquête de Society, à en croire Franck Annese, assailli de "propositions" d'adaptation...
Les "parts d'ombre nourrissent la fascination"
Dans un tout autre style, France 2 proposera quant à elle dès le 21 septembre (et en avant-première le 18 sur le site france.tv) la mini-série événement Laëtitia sur le meurtre de Laëtitia Perrais, dont le corps démembré avait été retrouvé près de Pornic en 2011.
Réalisée par le documentariste oscarisé Jean-Xavier de Lestrade à partir du livre-enquête primé d'Ivan Jablonka, elle retrace en six épisodes le parcours et l'enfance maltraitée de la jeune femme, dont le sort avait bouleversé la France. De quoi illustrer la portée du fait divers comme "fait social total engageant toute la société et ses institutions, politiques, judiciaires, etc.", selon Virginie Spies, citant un concept du sociologue Marcel Mauss.
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De son côté, TF1, dont le biopic sur Jacqueline Sauvage avait cartonné en 2018, prépare une fiction sur Michel Fourniret ainsi qu'une mini-série sur l'affaire Grégory, qui passionne la France depuis plus de 30 ans et a fait l'objet d'une série-docu à succès sur Netflix l'année dernière.
Qu'est devenu Xavier Dupont de Ligonnès ? Qui a tué le petit Grégory ? Plus que le "voyeurisme" ou "le goût du crime", ce sont "les rebondissements" et les "parts d'ombre et de mystère qui nourrissent la fascination", selon Frédérique Toudoire-Surlapierre, autrice du livre Le fait divers et des fictions. "Comme cela relève de la vie ordinaire, tout le monde a l'impression qu'il peut donner son avis et qu'il pourrait lui-même enquêter", explique-t-elle. Pour François Jost, c'est surtout l'incompréhension face aux actes terribles de gens en apparence "comme nous, cette énigme qui retient le public et érige les faits divers au rang de faits de société".
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