Un député grec vandalise des œuvres d'art les jugeant blasphématoires dans un musée d'Athènes

Le député Nikolaos Papadopoulos est membre du parti Niki proche de l'Église orthodoxe.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Façade du musée Alexandros Soutsos, à Athènes. (NATIONAL GALLERY ATHENES)
Façade du musée Alexandros Soutsos, à Athènes. (NATIONAL GALLERY ATHENES)

Un député grec d'une formation politique proche de l'Église orthodoxe a été interpellé lundi 10 mars après avoir attaqué des œuvres d'art qu'il considère comme blasphématoires dans l'un des principaux musées d'Athènes, a-t-on appris auprès de la police.

Après avoir pénétré dans l'enceinte de la Pinacothèque nationale, l'élu du parti Niki (Victoire), Nikolaos Papadopoulos, a brisé une vitre de protection et a tenté d'enlever deux œuvres exposées, affirmant qu'elles "insultaient la religion", selon la même source.

Il a été interpellé par la police, mais a ensuite indiqué sur le réseau social X que les œuvres auxquelles il s'en est pris sont "un blasphème de notre Vierge". Dans une vidéo postée dimanche, il a qualifié de "répugnantes" ces œuvres exposées qui "insultent brutalement les icônes sacrées des croyants chrétiens orthodoxes".

"Le rôle d'un artiste est de poser des questions et de provoquer la réflexion"

Ces œuvres d'artistes contemporains font partie d'une exposition temporaire qui se tient jusqu'à la fin septembre, Le Charme de l'étrange, dans ce grand musée du centre de la capitale grecque qui abrite les chefs-d'œuvre d'art grec moderne et une collection d'œuvres picturales de divers pays d'Europe occidentale.

Exposé à la Pinacothèque, l'artiste Christophoros Katsadiotis, dont les œuvres ont été vandalisées, a réagi auprès de franceinfo Culture. Il défend avec fermeté la liberté d'expression des artistes : "Face à la peinture ou la gravure, on est libre d'aimer certains artistes et d'autres non, comme c'est le cas avec la musique ou la littérature. Je n'ai aucune intention de juger les croyances de qui que ce soit. Mais le rôle d'un artiste est de poser des questions et de provoquer la réflexion." Concernant l'acte violent du député, Christophoros Katsadiotis ajoute : "Personne ne l'a forcé à venir visiter l'exposition ; il aurait pu intenter une action en justice contre les organisateurs, mais il a préféré se faire justice lui-même."

Le parti Niki est une petite formation d'extrême droite, proche des milieux religieux orthodoxes, qui s'est opposée l'an dernier à l'adoption en Grèce du mariage pour tous et au droit à l'adoption pour les couples de même sexe. Il compte 10 députés sur 300.

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