Stéphane Bern réclame deux milliards pour la préservation des monuments français
Stéphane Bern, qui va lancer le vendredi 1er février à la rotonde ferroviaire de Montabon (Sarthe) la deuxième édition du Loto du patrimoine, appelle l'Etat à accroître l'effort pour la préservation de ses monuments en péril, estimant que la France investit encore moins que ses voisins européens.
"On a 90 millions de visiteurs étrangers, premier pays visité au monde, et on ne fait que répéter que le patrimoine est une cause nationale. Mais on ne met pas les deux milliards d'euros nécessaires pour l'entretenir", regrette Stéphane Bern.
"Les Allemands, les Anglais, les Autrichiens qui sont moins visités que nous ont cet argent pour entretenir et sauver leur patrimoine", a affirmé à l'AFP l'animateur de télévision, chargé d'une mission sur le patrimoine par le président Macron.
Fin septembre, présentant le projet de budget, l'ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen avait souligné que le patrimoine allait bénéficier d'une enveloppe totale de 326 millions d'euros en 2019, en hausse de 4% sur un an, pour financer des opérations d'entretien et de restauration, et qu'il profiterait des recettes du premier loto du patrimoine (de l'ordre de 21 millions d'euros) qui a eu lieu en septembre.
Stéphane Bern à la fois satisfait et inquiet
Pour avoir aussi permis un dégel de crédits afin de compenser les taxes perçues par l'Etat sur ce même loto (14 M EUR), l'animateur remercie le ministre de la Culture Franck Riester, avec qui "ça se passe très bien".Mais le "poil à gratter" du patrimoine reste offensif face à ce qu'il appelle la "technostructure" : "Je n'ai pas les us et les coutumes, les codes de l'administration, parfois ça me rend éruptif, ça me rend maladroit, j'assume", confie celui qui a déjà plusieurs fois rué dans les brancards depuis sa nomination par Emmanuel Macron en 2017.
Revenant sur sa bataille contre la taxation du Loto du patrimoine, il avoue avoir eu "du mal à comprendre alors les arguties de la technostructure : je ne suis pas le seul à la dénoncer, tout le pays la dénonce".
A l'issue de l'acte 1 du Loto du patrimoine, Stéphane Bern exprime à la fois satisfaction et inquiétude : "On est en train de distribuer 19 millions d'euros pour des travaux d'urgence" dans 269 sites sélectionnés. Mais les crédits supplémentaires dégelés mettront eux du temps à financer les tranches suivantes des travaux engagés : "Ces crédits, qui iront en priorité aux monuments classés, sont attribués aux DRAC (directions régionales des affaires culturelles) qui vont les distribuer, et ça va mettre plus de temps, ça va être au compte-goutte."
"Le patrimoine crée du pouvoir d'achat et des emplois"
Le populaire conteur des "Secrets d'Histoire" dit par ailleurs intensifier ses contacts pour développer le mécénat des grandes entreprises : "Aidez-moi pour le maillage territorial, vous serez proches des gens, c'est la réponse aux 'gilets jaunes'. Aidez les gens là où ils sont, pas à Paris", lance celui qui dit être devenu un "rural".La moitié du patrimoine est dans des communes de moins de 2.000 habitants, souligne-t-il : une restauration, "ça fait vivre le café, le commerce, ça crée de l'identité, du pouvoir d'achat, des emplois". Alors qu'"un monument à l'abandon dans la ruralité est synonyme de : l'Etat nous a abandonnés".
"Sauver le patrimoine, c'est sauver les emplois : il y a 500.000 emplois directement impactés par le patrimoine", insiste-t-il.
Lancement de la deuxième édition du Loto le 1er février
Stéphane Bern estime conserver l'appui d'Emmanuel Macron, qui l'a soutenu notamment quand il a dénoncé le délabrement du château royal de Villers-Cotterêts dans l'Aisne : "Il sait que je suis un homme libre, que parfois ma parole est agaçante. Son épouse, l'autre jour, m'a appelé Lancelot - le chevalier Lancelot... C'est pas mal ! Elle m'a dit 'vous êtes politiquement incorrect, j'aime ça, continuez !'"Stéphane Bern est attendu vendredi 1er février à la rotonde ferroviaire de Montabon, dans la Sarthe, pour lancer la deuxième édition du Loto depuis ce lieu "symbolique" : "On disait Bern, c'est les châteaux et les églises, le trône et l'autel. En l'occurrence Montabon c'est un patrimoine industriel et ouvrier. C'est important pour moi, petit-fils d'ouvrier, en plus de chez Lip."
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