: Reportage "On a besoin de cette visibilité permanente" : la fierté des couvreurs-zingueurs, dont le savoir-faire est reconnu par l'Unesco
L'inscription des toits parisiens au patrimoine vivant de l'Unesco devient effectif. La ministre de la Culture Rachida Dati leur a remis officiellement leur certificat lundi.
Au fur et à mesure de la montée sur les échafaudages, le bruit de la ville disparaît, la luminosité est plus forte. Mais le choc arrive quand on se retrouve sur le toit de cet immeuble de la rue Vivienne, dans le centre de Paris, avec à droite le Sacré-Cœur et en face la tour Eiffel. Pour les couvreurs-zingueurs, l'annonce de l'inscription au patrimoine vivant de l'Unesco de leur savoir-faire, donnant à la Paris une image si typique, a été faite il y a trois mois. Une vraie reconnaissance pour ces professionnels, qui ont reçu leur certificat, lundi 17 mars, des mains de la ministre Rachida Dati.
Ce certificat inscrit un travail du zinc dans les règles de l'art, les mêmes depuis 200 ans sur les toits de Paris. La première fois que Martin, apprenti de tout juste 15 ans, est monté sur un toit, c'était il y a quatre mois. "C'était de l'émerveillement, raconte-t-il, Paris, c'est grand, donc voir les monuments depuis notre toit, ça fait plaisir. C'est une chance en fait de monter ici, de trouver tous les monuments de Paris, et de les voir en grandeur."
Un vocabulaire inchangé depuis 200 ans
Le travail en hauteur, c'est le quotidien pour Abel Coutin, couvreur-zingueur. Et dans le vocabulaire de son métier, rien n'a changé depuis Haussmann. "Là on est en train de décrapouiller, explique-t-il. On a enlevé la couche de zinc et là on se retrouve sur la volige. Ce sont des planches de sapin pour pouvoir poser le zinc. On peut voir que sur le bois il y a des traces d'humidité, poursuit-il, du coup on l'enlève et on remet de la volige neuve et on recouvre en zinc. C'est un geste qu'on ne retrouve quasiment que sur Paris. Souvent, on est comparés aux charpentiers, alors que nous, on n'est pas du tout charpentiers. On sait poser des gouttières, mais après, on ne sait pas faire toute autre partie de la couverture ni de la zinguerie."
Aujourd'hui, les espoirs reposent sur cette inscription du savoir-faire artisanal au patrimoine culturel immatériel. "C'est beaucoup de fierté, on a envie que notre métier soit plus reconnu, plus découvert, témoigne Benoît Foucault, conducteur de travaux chez Toiture Parisienne. Pour nous, c'est important, de comprendre ce qu'on fait. On a besoin de cette visibilité permanente, on a besoin d'amener des jeunes, on a besoin de former. On recrute des couvreurs tous les jours, on en cherche."
Un métier qui recrute des apprentis par le compagnonnage
Plusieurs voies sont possibles pour apprendre les gestes précis. "J'ai découvert ce métier vraiment par hasard, raconte Benoît Foucaud, parce que j'avais une entreprise de couverture à côté de chez moi. Et j'ai eu la chance d'accéder au compagnonnage, et de faire un tour de France. Moi, ça a construit ma vie, j'ai commencé à 15 ans, la couverture. Moi le compagnonnage, c'est ce que je suis : apprendre en voyageant, être curieux, ne pas avoir peur des autres. C'est cet ensemble de valeurs qui, pour moi, sont essentiels." Un état d'esprit, donc, mais aussi un vrai savoir-faire, car pour former un couvreur zingueur parisien, il faut presque 10 ans.
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